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IBILALDI eta OSTATUA -RANDONNÉE RESTAURANT   SARAN  SAMEDI 27 MARS 2010

 

ORATOIRES ET CHAPELLES DE SARE

 " Entre les montagnes tapissées de fougères et de chênes, le tranquille village de Sare est un peu le cœur du Pays Basque, le recoin isolé où les traditions et la longue si antiques se sont conservées presque pures. " Pierre LOTI

Pour celui qui découvre les multiples visages du village de Sare, les chapelles sont les signes les plus tangibles et en même temps les plus vénérables de son passé et de son caractère.

Ces sanctuaires sont souvent situés en hauteur ou près des pistes préhistoriques de transhumance, pistes suivies plus tard par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.

Ces édicules ont également succédé quelquefois à des lieux de culte très anciens, et répondaient ainsi à des besoins spirituels. Ils étaient considérés comme des moyens de protection surnaturels contre les dangers visibles et invisibles du monde des sorciers, du diable et de tous les maléfices.

À Sare, la tradition dit qu’ils ont été édifiées à la suite de vœux formulés par les marins en péril. Nous savons en effet que le village de Sare a été longtemps pourvoyeur de gens de mer. Sous l’ancien régime, la navigation fut longtemps la principale carrière ouverte aux cadets des maisons rurales (pêche aux morues, chasse à la baleine etc.) En 1693, le village comptait plus d’une soixantaine de marins pour une population d’environ 1 500 habitants. Sur une trentaine d’années, plus de deux cents " morts en mer " sont enregistrés à la fin du XVIIIe siècle. Mais aucun document ne nous permet à ce jour d’affirmer la thèse votive.

Il se pourrait aussi que ces sanctuaires se soient bornés, du moins pour certains d’entre eux, à servir d’étape ou de but aux manifestations de la dévotion populaire. Véritables institutions civiques, puisque quasi officielles et immuables, les processions de quartier permettaient de couvrir et d’honorer les quatre points cardinaux du territoire communal dans un but de protection divine. Elles mobilisaient quatre fois par an les foules, en particulier lors des trois jours des Rogations et à la Saint Marc, donnant ainsi à la terre basque et à la " République de Sare " en particulier, son caractère religieux. Il n’est pas en outre interdit d’y détecter, parmi les manifestations authentiques de piété chrétienne, quelques soupçons de merveilleux païen.

Ces oratoires, qui ne sont pas, comme dans d’autres régions, de simples niches en pierre, sont situés en des lieux choisis, au sommet d’un col, sur la ligne de partage des eaux, à proximité d’une croisée de chemins, d’une source aux vertus mystérieuses, à l’entrée d’un petit pont, en évidence sur les lieux de passage les plus fréquentés. Tous sont enclavés dans une propriété déterminée qui leur donne leur nom en plus du saint auquel ils sont consacrés, créant une servitude honorifique pour les propriétaires qui assuraient l’entretien, gardaient les ornements et la clé de l’édicule. Il en résulte que devant l’opinion publique, le propriétaire n’a en aucun cas le droit de supprimer l’oratoire. Et dans le cas où il souhaiterait le déplacer, il devra le faire réédifier sur une autre parcelle de ses propres terres.

Ces petits monuments, marques originales de spiritualité d’origine populaire, sont maintenant devenus propriété théorique de la commune qui en supporte les travaux de réfection et veille à leur conservation. L’architecture des oratoires, trop étroits pour y célébrer le moindre office, reproduit en miniature les proportions de la maison labourdine. Tout leur charme réside dans leur volume, leur forme ; elle présente un caractère artistique incontestable.

L’orientation de ces édifices est très variable, alors que les façades des maisons anciennes sont toutes tournées vers l’Est. Cependant, aucune ne s’ouvre franchement vers l’Ouest. Les murs sont toujours peints en blanc, souvent chêneaux compris. Plus rarement, les angles des murs sont chaînés par des pierres de taille garnies entre elles de galets de rivière.

Le toit à deux versants, surmonté d’une petite croix en bois ou en fer, est souvent profond. Les murs latéraux débordent quelquefois largement de part et d’autre de l’entrée et forment un seuil plus ou moins abrité. La porte centrale à double battant ou d’une seule pièce est ajourée par le haut ; plus souvent d’une seule pièce, elle est alors encadrée par deux baies rectangulaires munies de barreaux en bois qui reposent sur des allèges basses. Le bénitier est saillant ou inclus dans le chaînage.

À l’intérieur, les lambris rampants ou horizontaux couvrent souvent le plafond, tandis que le sol est légèrement surélevé et dallé dans la plupart des cas de lauzes de la Rhune.

L’autel est surmonté de l’image ou de la statue du saint auquel est dédié le sanctuaire.

Deux oratoires sont pourvus de chaise prie-Dieu.

D’après l’ouvrage de Jacques ANTZ : Chapelles et Oratoires de Sare.

Teilariako kapera Teilariako kapera

ORATOIRE SAINT JEAN-BAPTISTE –

TEILARIAKO KAPERA

 L’oratoire s’ouvre vers le Sud/Est, les quatre chaînes d’angle des murs sont parées de belles pierres apparentes ; particularité que seul partage l’oratoire Sainte-Croix. Bien abrité par l’avancée des murs gouttereaux, sont toit à deux pentes est surmonté d’une croix en fer. Il est peint en blanc comme tous les autres édicules, tandis que la porte et les baies habillées de barreaux en bois qui l’encadrent sont de couleur bleue ou vert foncé. Le bénitier saillant est fixé tel un nid de guêpes à l’angle décrit par le mur gauche avec la façade. Une chape de ciment bouchardée couvre le sol sous un plafond lambrissé. Le dessus de l’autel est habillé de bois. Le ciment du tablier est traité en imitation pierre par des joints tirés à la pointe. Sur l’autel, l’image pieuse représente le saint accompagné d’une brebis. Il pointe son index de la main droite vers le ciel, tandis que de sa main gauche, il tient la croix qui remplace son bâton de berger.

Saint Jean-Baptiste, dit le Précurseur du messie, se retira dès sa jeunesse dans le désert où il vécut dans la pratique du jeûne et de la prière. Il baptisa Jésus sur les bords du Jourdain, et fut décapité à la demande de Salomé, fille d’Heriodade, vers l’an 28 à Macherus, en Palestine.

Fête de Saint Jean-Baptiste : le 24 juin.

D’après Jacques ANTZ : Les chapelles et oratoires de Sare.

Etxexarreko kapera Etxexarreko kapera

ORATOIRE SAINT FRANCOIS-XAVIER –

ETXEXARREKO KAPERA

La maison dont dépend l’oratoire portait autrefois le nom de Hindaburua et plus anciennement celui de Apeztegia, ce qui pourrait laisser supposer qu’un prêtre ait voulu posséder une chapelle particulière.

Cet édicule, qui s’ouvre sur le Nord, contrairement aux autres, n’est pas indépendant, mais s’adosse au corps de logis de la maison Etxetxarrea.

À l’intérieur, le sol est dallé de larges lauzes de la Rhune. Le plafond lambrissé est peint en brun ; Sur l’autel couvert de dalles, est érigée, sur un petit socle qui porte le nom du saint, la statue du plus connu des Basques missionnaires. Cette statue polychrome est en bois ; le Saint au visage pétrifiant est revêtu d’un surplis et tient dans sa main gauche une petite croix. À sa droite est fixé un panneau polychrome en demi bosse, figurant l’Assomption de la Vierge marie. Quatre angelots semblent se divertir dans les replis de son large manteau. L’ensemble de style baroque est d’une grande naïveté.

Le père de l’illustre apôtre des Indes, Jean de Jasso, naquit dans la maison Lascor de la Paroisse Saint Saturnin de Jassous, aujourd’hui Jaxu, près de Saint Jean Pied de Port. Il fut envoyé à Pampelune pour y suivre ses études. Il épousa Marie, l’unique héritière de Martin d’Azpilkueta et de Jeanne de Xabier.

Le futur Saint François-Xavier naquit au château de Xavier près de Pampelune, le 7 avril 1506. Disciple de la première heure de Saint Ignace, il évangélisa l’Inde portugaise, (Goa), la Nouvelle Guinée et le Japon. Il mourut le 2 décembre 1552, aux portes de la Chine sur l’Ile de Sancian.

Patron des Pelotaris.

Fête de Saint François-Xavier : le 3 décembre.

D’après Jacques ANTZ : Chapelles et oratoires de sare

Compte rendu réalisé par Nicole DOYHAMBEHERE en mars 2010