Angeluko Ikasleak

ANGELUKO IKASLEAK

Siège social / Elkartearen egoitza : Centre culturel Tivoli / Tivoliko Gunea
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VOYAGE EN AUTOCAR EN NAVARRE - BAZTANGO ITZULIA


SAMEDI 1ER AVRIL 2006


Enclavée dans les Pyrénées, la vallée du Baztan constitue la région la plus étendue de Navarre, avec une superficie de 374 km². Nous sommes dans la région la plus pluvieuse de Navarre, d’où une quantité importante de forêts, de prés, de potagers et de jardins de fleurs. C’est une vallée riche en traditions et en culture, avec un folklore très enraciné, à la gastronomie exquise et dont l’architecture combine le seigneurial et le populaire.

Le fleuve Baztan :

Très vite après Amaiur, nous allons rejoindre le Baztan, formé de deux ruisseaux : l’IZPEGI et le ISTAUZ, au pied de l’Izpegi et de l’Autza, non loin de Saint-Etienne de Baigorry. Ces deux cascades-cours d’eau se rejoignent à ERRATZU. Nous suivrons le cours de cette rivière, longue de 65 km, et qui va changer de nom en changeant de vallée, à ORONOZ MUGAIRE ; à partir du Pont d’Endarlatsa, cette rivière va finir en fleuve international sur une longueur de 12 km environ et se jeter dans l’océan atlantique. Au milieu du fleuve, quasiment à la fin de sa course, se trouve l’Ile des Faisans, un condominium dont la France et l’Espagne se partagent la souveraineté, six mois l’un, six mois l’autre. Il en est ainsi depuis le traité des limites de 1856. La Bidassoa bouillonne d’histoire. Depuis l’embouchure, en sens inverse de son écoulement, La Bidassoa sert de frontière jusqu’à Endarlatsa ; nous trouvons à cet endroit, la première borne frontière puisque la ligne frontière ne suit plus le cours d’eau.

Etymologie du nom " Bidassoa " : Bida (deux) et osoa (entier) soit : les deux deviennent UN.

Se référer au livre : " La Bidassoa, île des Faisans " écrite par le Père Manuel Michelena. (Il est également l’auteur du premier dictionnaire français/basque, basque/français, ainsi que d’une grammaire basque.)

Nous allons emprunter depuis le Col d’Otxondo, un des deux chemins de Saint-Jacques de Compostelle, jusqu’à ELIZONDO.

Entrée dans la MONTANA ou NAVARRA VERDE ; la RIBERA étant l’autre partie méridionale de la Navarre.

URDAX : formée de cinq quartiers Alkerdi, Landibar, Leorloz, TELLARI et Dantxarinea. Etymologie : UR TA ZUBI : eau et ponts.

Grotte IKABURUA.

Monastère du XVIIIe récemment reconverti en gîte d’étape pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

Fait partie du Señorío Urdax Zugarramurdi. A appartenu au diocèse de Bayonne jusqu’en 1566, puis fut donnée à l’évêché de Pampelune par Philippe II.

En 1774, obtient le titre de " vallée libre " dépendant du roi et de l’église. En 1793, guerre contre la convention française, ville et monastère détruits ; les religieux se réfugièrent à Loyola.

Nous sommes en Navarre, et l’on va vite remarquer que de nombreuses maisons, simples comme seigneuriales, portent des armes : les armes du Baztan accordées par le Roi SANCHO ABARCA, Roi de Navarre et Aragon (970/995), en témoignage et en récompense de la valeur des Baztanais au " jeu de la guerre ", dans leur lutte contre les Musulmans. Armes confirmées, par la suite, pour leur comportement héroïque aux côtés de Sancho Le Fort (Sancho azkarra) durant la bataille de LAS NAVAS DE TOLOSA en juillet 1212  contre les Musulmans réunis autour des camps de Miramolín commandé par le Sultan ALNASIR.

Provenance des armes de la Navarre : les chaînes représentent les chaînes de la garde du Sultan attachées à la tente ; et les Baztanais s’étaient emparés de la tente et de l’émeraude sise en haut du mât ; d’où l’attribution de la noblesse collective à tous les vecinos de la vallée.

Plus tard, en 1440, CARLOS PRINCIPE VIANA accorde l' Higaldidad.

Nous voyons sur la gauche AMAIUR, MAIA DEL BAZTAN qui fut le dernier poste de résistance des Navarrais. Les Agramontais d’Henri II défendent le Castillo Negro contre les Beaumontais de Castille. Cela, après la mort des derniers rois de Navarre, Jean d’Albret et Catherine de Foix ; Le château est détruit en 1522, et ainsi est perdue la fin de l’esprit d’indépendance navarraise. Les pierres du château, achetées par la paroisse, servirent à élever un monolithe pour commémoration. Celui-ci fut détruit, puis élevé à nouveau en 1982. Le prénom " Amaiur "  est très usité tant pour les garçons que pour les filles.

Sur la droite, une route étroite mène à AZPILKUETA, (229 habitants) berceau de Doña María de Azpilkueta ; (on peut y voir, en cours de restauration, son palacito carré caractéristique). Doña María hérite des terres de Etxeviarre et du château. Elle épouse Johan de Jassu et a un fils le 07.04.1506. qui sera Saint-François Xavier. Le pèlerinage annuel est toujours largement suivi ; sans doute en sera-t-il de même cette année, puisque c’est la commémoration du cinq centenaire de la naissance de St François Xavier.

St François Xavier est né en Navarre, le 7 avril 1506 ; brillantes études à Paris, il enseigne la philosophie ; Ignace de Loyola cherchait à recruter des compagnons d’élite pour jeter les bases de la Compagnie de Jésus. A l’âge de 28 ans, Xavier prononce ses vœux. La compagnie de Jésus était fondée. Il part pour les Indes pour installer le christianisme. Mais son plus beau et plus difficile triomphe fut la conquête du Japon. On l’a surnommé à juste titre " l’apôtre des Indes et du Japon. ".

La route en face mène à ERRAZU avec quelques maisons remarquables : Palacio de Iriarte, Casa de la Aduana, le Palacio de ARMERIA HUALDE –APEZTEGIA, ETXEBELTZ.

ERRAZU est le seul village où se fabriquent encore les KAIKU en bois de bouleau.

Eglise Saint Jean-Baptiste. Monastère de la Senora de los Angeles.

Plus loin ARIZKUN, (650 habitants) avec le couvent des Clarisses, le Palais des Ducs de GERENA, la CASA TORRE des URSUA, à grande lignée des nobles et des militaires. Le plus célèbre sera Don Pedro Ursua, navigateur qui fonda les villes de Pamplona et Tudela, dans la Nueva Grenada (Colombie) ; sera à la recherche de l’Eldorado et fut assassiné par son lieutenant Lope de AGUIRRE (film de 1972 " Aguirre ou la colère de Dieu ".) Musée en plein air du sculpteur SANTXOTENA.

BOZATE, quartier d’ARIZKUN, habité par los agotes, ou cagots, caste marginalisée, privée des droits élémentaires, vivant entre eux, occupant les métiers les plus bas, et surtout artisans du bois ; trois villes en Navarre les accueillaient : RONCAL, BOZATE, ARIZKUN ; ce statut fut aboli en 1817 par les CORTES de Navarre. Casa GONIENEA.

ELBETE – ELVETEA habitée par l’écrivain VALLE INCLAN (1866/1936), romancier et comédien. Le palais de Jaurola, maison de BEGARA, militaire, pirate, chevalier de Saint-Jacques. Palais de ASKO.

La vallée du Baztan fut un haut lieu de la contrebande ; cette activité est tombée en désuétude, mais d’immenses fortunes se sont bâties grâce à cette activité ; les voies de passage étaient celles d’Ibardin, Lizarieta, Dantxaria et Izpegi, entre autres.

Arrivée à ELIZONDO, capitale de la Noble Valle del Baztan, ou Universidad del Baztan depuis 1603. Elle présente la particularité d’avoir une juridiction propre, avec la défense des intérêts communs (forêts, bétail).

L’universidad représente quinze villages réunis en juntas ; les quatre réunions annuelles se tiennent à ELIZONDO, sous l’autorité du maire de la vallée aidé de ses représentants.

LE BAZTANGOIZA : ERRAZU, ARIZKUN, AZPILKUETA,

ELIZONDO : ELIZONDO – ELBETEA , LEKAROZ.

ERBEREA : IRURITA, GARZAIN, ARRAGOZ , ORONOZ, BASABURUA, CIGA, ANIZ, BERROETA , ALMANDOZ.

L’université représente environ 8 000 habitants ; en sont exclues URDAX et ZUGARRAMURDI qui sont rattachées à la paroisse de Bayonne, Amaiur a rejoint la Junta d’Elizondo en 1981.

ELIZONDO, ville de 3 200 habitants ; ville composée de maisons seigneuriales du XVIIIe siècle, construites par les Navarrais revenus des Indes.

Auparavant, l’Universidad de Elizondo avait déjà ; une organisation juridique traditionnelle depuis 1538, sous l’appellation de ORDENANZAS DE ELIZONDO.

Palais des DATUE, le palais ARIZKUNENEA ou palais des Conde ou palais des Gouverneurs, bâti en 1730 par le Marquis de Murillo, et qui abrite actuellement l’office du Tourisme. Le palais ARRECHEA appartenait aux Ursua. Le palais VERREY DU XVIIIe siècle, devenu mairie. Le palais PURIOSENEA du XVIe, ou Casa de Los Moros, donné par la famille Iturria-Reparaz pour faire le musée Oteiza.

En 1397, Carlos III donne le titre d’Hidalgos aux habitants d’Elizondo avec attribution de droits et de devoirs ; le 25 juillet, se fête le Baztandarren Biltzarra " fiesta de la hermandad del valle " ; fiesta de la primavera , avec importante foire au bétail.

Vers 1700, les ordonnances de la vallée du Baztan interdisaient l’augmentation du nombre d’habitants dans la vallée, et la construction de nouvelles maisons ; ainsi, les fils n’ayant pas hérité du majorat partaient chercher fortune à Madrid, Cadix ou aux Indes ; d’où, au retour au pays, la construction des belles maisons seigneuriales du XVIIIe siècle.

Visite du musée, constitué des dons faits par les villageois, les paysans locaux.

Continuation par LEKAROZ, (415 habitants) de la junta de Elizondo ; on y voit le couvent des Capucins, qui contiennent les œuvres musicales de Padre DONOSTIA, œuvres religieuses et populaires. Architecture civile moderne à cause d’un incendie dont la ville a souffert pendant une invasion des troupes françaises, mais conserve tout de même des palais remarquables comme ceux de OHARRIZ et AROSTEGI.

On laisse ici le chemin de St Jacques de Compostelle que l’on suivait depuis Otsondo.

Traversée du pont à ORONOZ MUGAIRI où le Baztan devient Bidasoa ; nous sommes à l’entrée du Domaine de Bertiz ; armes des BERTIZARANA armes à la sirène peigne et miroir d’or.

Le titre de Seigneur " Bailli des Montagnes "a été accordé au Sire de Bertiz par Carlos III. Domaine de 2 000 hectares, passé des Bertiz à Pedro Ciga, riche financier qui y planta des arbres du monde entier et y fit construire au sommet, en, 1900, le palais fantaisiste de AIZKOLEGI. Il en fit don à l’évêché de Pampelune, qui le céda au Gouvernement de Navarre.

Puis on entre dans la vallée de LERIN ou Malerreka, dont la capitale est SANTESTEBAN ou DONEZTEBE ; 1 300 habitants au confluent de la Bidassoa et l’Ezkuraz, le plus grand affluent ; c’est une ville agricole, exploitation forestière et industrie métallurgique ; au XVe siècle, détient le privilège d’élire son maire, son amiral (juge administratif et de police.) En 1525, déclarée BONNE VILLE et est représentée aux Cortes de Navarre ; au XIXe siècle, devient un centre de villégiature : Madrid Chiquito. On y voit de belles maisons à blasons, style gothique ou renaissance. Palais d’Oteiza, d’Ezpeleta.

Le monument le plus important est l’église San Pedro rebaptisée San Lorenzo, édifice monumental à trois retables baroques ; apport des nefs latérales aux XVIe et XVIIe siècles. Cette église a été construite contre le château du Comte de Lerín  dont la tour sert de clocher à l’église. Ultérieurement, au XVIIIe siècle, l’église a subi une réforme baroque et a été dotée d’un toit.

La tour clocher est l’ancienne tour du Palais des Seigneurs de Lerín. Orgue rococo CAVAILLE-COL de 1887.

Folklore, carnaval, dans de ZARAGI DANTZA, BAILE et LE BAILE de TRAPATAN. Fête patronale de San Pedro le 29 juin.

Le long de la route, sur la gauche, on voit l’ancienne voie du Tren Chiquito qui partait d’Elizondo porter des marchandises vers le Port de Pasajes. Traces d’une activité économique basée sur la métallurgie, l’exploitation forestière etc…

Entrée dans la région de CINCO VILLAS avec les paroisses de la vallée de la Bidasoa : BERA/ETXALAR/LESAKA/YANCI/ARANAZ

ETXALAR : En 1424, pour avoir défendu la frontière avec le Gipuzkoa, Charles III leur accorde le rattachement à la couronne avec possibilité d’élire son maire et d’avoir ses propres ordonnances.

En 1630, déclarée " Ville bonne " et peut ainsi être représentée aux Cortes de Navarre.

Au XVe siècle, naissance de la métallurgie. Lieu marqué par les guerres carlistes.

La montagne qui domine Etxalar est l’Atxuria.

Haut lieu de la chasse à la palombe en octobre.

Etxalar possède, outre de nombreuses et jolies maisons ornées de blasons, une tour forteresse médiévale reconstruite, appelée " Gaztelu ".

Les cinq villes ont des armes communes, concession royale pour la défense de la frontière contre les gipuzkoans ; on y voit les armes de HUARTE DE BERA, famille des cabos de armería, armes des ALZATE.

LESAKA : Ville de 2 800 habitants à la frontière du Gipuzkoa lieu de guerre entre les deux provinces ; ville ancienne : trace de dolmens, menhirs, tumulus cromlechs ; Lesaka entre dans le Cinco villas au XIVe siècle ; en 1358, se révolte contre les exactions de Carlos II, mais plus tard, des concessions lui sont accordées par Charles III pour la défense de la frontière contre le Gipuzkoa.

La rivière ONIN, à peine visible, sépare ce village en deux : La grande usine d’aciérie, creuset d’une économie basée sur le fer, et le centre historique, forgé par l’histoire, que nous vous invitons à découvrir.

On y voit l’église de Saint-Martin de Tours du XVIe siècle, édifiée par Tomas de JAURREGUY ; deux retables baroques du XVIIIe siècle, dédiés à la vierge immaculée ; orgue romantique de 1851. Quelques sculptures du sculpteur rococo et madrilène Luis Salvador y Carmona ont été ajoutées en 1754.

Couvent de Nuestra Senora de las Dolores ; en ville, mélange de maisons populaires et seigneuriales ; Palais de LEBRIZA.

Voir sur le parcours les deux croix de pierre du XVIe siècle dont une servit de pilori.

Superbe croix " cyclique " dont il n’existerait que trois exemplaires au monde.

Folklore : le 7 juillet (en pleines Sanfermines) sur les rives de la rivière ONIN, la dernière danse : ZUBIGAINEKOA où les danseurs dansent sur les parapets au bord de l’Onin pour symboliser la réunion des deux quartiers ;

La légende d’Olentzero trouve on origine à Lesaka ; ensuite, elle s’est étendue à tout le Pays Basque. Olentzero, le charbonnier glouton et grand buveur qui descend des montagnes en hiver.

Retour par BERA DE BIDASOA ; ville incendiée en 1638, deux maisons survécurent ELZAURDEA, style gothique et CELAYA  style renaissance ; on y voit l’église SAN ESTEBAN. A la sortie, la maison IZTEA où a vécu Pío Baroja, fondateur du mouvement artistique de 1875: " Génération 98 ". Puis y a vécu Julio de CARO BAROJA, écrivain et auteur d’une importante étude sur le Pays Basque " Nosotros Los Vascos "et de " Estaciones de Navarra ".

 Nicole DOYHAMBEHERE