traduction
            
Les trois dames (2) Nous autres étions tout silencieux, nous regardant les uns les autres, ne pouvant nous retenir de rire, disant parfois un mot ou un autre comme nous le pouvions ; mais sans pouvoir rien comprendre. Comme l’un d’entre-nous avait avec lui le petit livre " indicateur " qui contient tous les horaires des trains, celle qui semblait la plus âgée des trois dames lui demanda " Montrez-le moi s’il vous plait ". Y ayant jeté un coup d’œil, elle le lui rendit en lui disant " Merci " On ne peut que dire qu’elles n’avaient apparemment aucune mauvaise intention. Je peux vous parier qu’elles ne s’apercevaient même pas de la façon dont nous étions étonnés. Sans cesser de parler, les trois commencent à manger du chocolat. L’une par ce bout-ci, tenant l’autre bout par la main, cric-crac, un morceau cassé et à la bouche. Sans pain, pur, elles mangeaient à s’en étouffer. " Tiens une saucisse de rêve " dit la plus jeune en français tandis qu’elle faisait un signe aux deux autres " regardez celui-là là-bas " A l’autre bout du wagon, il y avait un monsieur âgé, très bien mis, de bonne figure, parlant aisément, et, selon l’apparence, lui même conscient qu’il savait parler, bref qu’il était quelqu’un. Il ressemblait à un honorable professeur de droit ancien. De loin, elles commencent à l’interpeller : " Bonjour Monsieur – Oui, à vous aussi Mesdames. Comment allez-vous ? – Et vous Monsieur ? Venez déjeuner avec nous. Pour toute la journée nous allons prendre l’air. Nous descendons à Salies. Venez – Merci, je ne puis venir. Je vais plus loin – Venez au moins ici bavarder avec nous " Le Monsieur en riant : Comment pourrait-il aller d’un bout du wagon à l’autre sans voler par les airs. Nos petites dames, parce qu’elles n’étaient pas aussi peureuses que ce monsieur, ni timides, à la pensée de se déplacer en l’air, elles se consultent " si nous y allions nous ?- Non – Oui-"