BASQUE-FRANÇAIS



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Les Basques en Egypte ( conte de Noël )

C’était le soir de Noël. Tous les enfants s’étaient placés à côté de lui, et voici comment commença le grand-père :

Il y a longtemps, très longtemps, une grande nouvelle arriva du côté de l’Est ( du levant), et, vite, elle se répandit dans les montagnes basques : Le Messie, le Sauveur que tous attendaient, était né là-bas, à Bethléem, à côté de Jérusalem. D’où était venue cette nouvelle ? Au juste, personne ne le savait. Personne ne connaissait de beaux hommes qui marchaient de montagne en montagne avec ce message, quelques anges assurément !

Par la suite, par une belle nuit, toujours du côté du levant apparut une étourdissante étoile qui illuminait tout le ciel.

Une énorme rumeur s’éleva au Pays Basque. On fit des assemblées à Gernika, à Uztaritz, et, un jour, là, nos aïeux Cantabres décident « Au nom des Basques, il faut envoyer quelqu’un auprès de l’enfant-Messie.

Et, ainsi, on fit comme il avait été dit. Les sept meilleurs maîtres de maison du Pays Basque prirent le chemin, la longue bourse enflée, remplie à ras-bord d’argent, les besaces de nourriture, les gourdes remplies à éclater de vin de la maison.

Ils avaient une épouvantable et longue route à faire. Mais, les chemins les plus épouvantables ont-ils jamais vraiment effrayé les basques ? Et, après, ils allaient auprès du Sauveur.

Ils allèrent donc, gravissant les montagnes, descendant le cours des grands fleuves à travers l’Espagne. Les chemins mauvais, *grands, beaux, vilains, tous allaient s’allongeant derrière eux. Et, même ainsi, il en restait énormément davantage à faire devant eux.

De la toute dernière frontière de l’Espagne, ils passèrent par bateau en Afrique noire, et, en suite, pour ne pas s’égarer en route, de contrée en contrée, toujours vers l’Est.

Aller, aller, toujours aller, mais jamais n’arriver. Dans ces redoutables déserts ils supportèrent de belles faims et de belles soifs. Mais alors ils commençaient à chanter, en chœur, leurs chansons du Pays-Basque, et, pour entendre ces chœurs, dans leur ventre, les grognements de la pire des faims cessaient paraît-il. Ils avaient souvent derrière eux les Maures noirs, les voleurs, les bêtes sauvages, tournant autour comme les vautours autour du troupeau. Mais alors les sept lançaient l’irrintzina, et les lions, les voleurs et les maures, effrayés à jamais, retournaient dans leurs trous. Et, si quelque isolé, par hasard, s’approchait un peu trop d’eux, les makilas basques avaient des sifflements terribles dans les mains de nos maîtres de maisons.