traduction
            
Dabit le Chasseur (7) Et, tout d’un coup, dans un petit coup d’aile, voici qu’elles étaient arrêtées sur le côté de la cabane d’en haut, et de même sur la cime des grands chênes de ce côté-là. La tête toute dressée, sans bouger, elles restaient là, regardant la cabane, regardant aussi les appeaux aveuglés qui n’étaient que leurs leurres, comme si elles étaient jalouses de quelque chose. Pierre ayant bougé un tout petit peu dans son coin, elles s’envolèrent. Trop tard ! Sans donner plus de temps aux pauvres palombes pour plus de réflexions, David, ayant à peine placé le canon du fusil dans un trou, leur avait déjà envoyé sa salve : pan ! Et, trois palombes, les ailes repliées, tombèrent au pied de l’arbre aussi lourdes que trois pierre : poum, poum, poum ! Toutes les autres s’en allaient dans un extraordinaire fracas d’ailes. Dans un bruit de tonnerre ; d’abord en tournoyant et, comme effarouchées ; et, en suite, comme pour briser le démon, en s’en allant on ne peut plus vite vers le levant. David, maintenant , était en train de rire. Mais Pierre était mécontent de lui-même, et, s’étant levé, sans plus, était parti dehors : -« Je m’en vais David. Je ne suis là que pour vous déranger. Il s’en est fallu de peu que je vous les ai envoyées toutes en l’air. – Ce n’est rien Pierre, d’abord une lampée à la gourde. J’ai jeté les palombes à terre. C’est ainsi la loi de la chasse. Après toi Pierre ! .. Et, je t’en prie, va en paix. Je vois maintenant que tu n’as pas envoûté les palombes. Puisque tu descends, mets ces trois dans mon château, pour que les fourmis et les chiens ne les touchent pas. Au revoir Pierre » Pierre descendait l’échelle, et , pendant qu’en bas, il mettait les trois palombes à l’abri, David lui cria encore de sa tour de fougères : -« Dis Pierre ! Si jamais tu te maries pendant la saison de la chasse. Je peux t’avoir une douzaine de palombes. Et puis, je me gratterai la barbe ce matin-là même, si bien sûr, tu m’invites à Oihanalde. A quand Dieu le voudra Pierre !…Tes pottoks, je les vois là-même, à mon avis, sur la crête du Grand Chêne .. » Sa vexation étant passée Pierre riait du trait d’esprit de ce diable d’homme, et, toujours en riant, il alla donc vers Grand-Chêne, après ses pottoks.