BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Lohilakat (2)

Une fois, un aubergiste de Saint Jean étant venu chercher du vin au chai de Lohilakate, notre Samson, prit une barrique de 300 litres entre ses deux bras, la leva lui-même sur le dos, et l’emmena sur le dos devant la porte, et, brusquement, la mit sur la charrette. Etonné (pétrifié) l’aubergiste Saint Jeannais revint, paraît-il le dos rond, après lui avoir donné 40 sous de plus pour son vin. Les jours suivants ,encore tout tremblant, notre gros petit homme avait de quoi raconter aux buveurs du vin de Lohilakate. !

Bien qu’il soit un homme très sage, il était cependant très irritable, et, on devait, sans l’exciter, le laisser à ses petites contrariétés. Je ne sais, si c’était vraiment le père de Killo de Larressorre qui le lui avait fait, mais il possédait un makila basque, on aurait dit une énorme barre-à-mine, vrai de vrai ! Le sifflement de son makila dans les mains de Lohilakate ! Vous et moi n’avons jamais manœuvré ainsi la baguette d’osier, comme Samson son tronc d’arbre. Comme Samson il avait toute sa force dans les muscles du cou, dans les cheveux du cou ! Oui, et aussi dans les poignets et dans les bras, par ma foi ! Malheur à ceux qui n’ ayant pas assez vivement libéré la place seraient restés à la portée du jeu du makila ! Alors, le rebouteux d’Ostabat avait du travail, pour quelques jours, à redresser les os cassés par le makila de Lohilakate !…..

Comme cela, un jour, ce makila devait perdre notre homme !

Donc, vers le milieu du siècle passé, pendant les jours de révolution de 1848, on mit en prison un groupe de jeunes basques parce qu’ils ne voulaient pas être soldats, et, un jour de marché, à Saint Jean Pied de Port, on emmenait certains d’entre eux, par le haut de la Place de Messaarrain, en direction de la Citadelle. Il y avait là, face aux soldats et aux gendarmes, une grande foule, grondant, toute irritée à la vue des jeunes de leur sang enchaînés.