BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Lohilakat

Lohilakat était un homme extraordinaire. Il était né à Lohilakate de Jatxou, il y a maintenant une centaine d’années, dans une maison ensoleillée, dans un des plus jolis villages de Cize, à l’extrême limite de Suhescun.

Dés l’enfance il parût très costaud. Il emportait en se jouant les cruches et les seaux cerclés pleins, par les chemins les plus raides, toujours en courant, et sans jamais s’essouffler, écartant avec deux doigts les plus lourdes charrettes, faisant stopper les plus fortes vaches par les cornes, d’un coup. Tout enfant, il n’était encore qu’un morveux, et plus d’une fois, il rentrait les charges de fourrage, en sifflant, dans les fenils les plus difficiles.

Un peu plus tard, lorsqu’il devint un, jeune homme sans pareil, les gens ne parlaient que de lui aux 4 coins de Garazi. Comme, prés du feu, il avait plus d’une fois, entendu lire l’ancien testament, son père, paraît-il, dit un jour à son fils, que, le défunt Samson n’était qu’un enfant à côté de lui. Et sans aucun orgueil, le fils crût son père. Et, d’autre part, n’avait-il pas, comme Samson, la nuque recouverte de longs cheveux, semblables à une noire forêt ? Et, de même, le tour de ses yeux n’était-il pas fait comme des chardons d’Ahunxki, comme ceux de Samson ?

A partir de ce moment, il accomplissait les plus grands exploits, comme par inadvertance. Son père, sa mère, ses frères et sœurs, ses amis le regardaient alors hébétés., les jeunes de Lohilakat ne jetaient même pas un coup d’œil à ses bras impressionnants. Un jour, après avoir levé entre ses dents une table de douze couverts et l’avoir emportée jusque dehors, il avait tout juste demandé un verre de vin…