BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Dabit le Chasseur

Un matin, Pierre sortit d’Oihanalde, devant voir quelques pottoks dans la lande.

Le vent du Sud soufflait fort, il secouait et ébouriffait toutes ces hauteurs. En reculant, quelques bandes de palombes étaient arrivées en tournoyant, éparpillées de tous les côtés par le vent.

A travers le bourbier, Pierre alla vers un bel arbre, en regardant bien à droite et à gauche où il verrait ses pottoks, quand tout-à-coup en arrivant en haut d’une frênaie, sans y penser du tout, il se trouva nez -à-nez avec une palombière, devant un grand arbre qui pouvait la supporter perchée tout à sa cime. Des échelles toutes étroites s’allongeaient en haut du chêne, et là, ressemblant à un grand nid d’aigle, une palombière rousse, la palombière de Dabit le chasseur. L’oiseau était probablement hors du nid ; de cette hauteur le chant des oiseaux n’était toujours pas descendu. ( n’était jamais descendu)

Prés du chêne, fixé des trois côtés au flanc de la colline, fermé devant par quelques grandes pierres portée à bras depuis le ruisseau, là Pierre avait le château de Dabit. Dans cette cabane forestière, pendant deux longs mois, tous les ans que faisait le bon Dieu, et presque sans bouger de là, vivait un vieux chasseur, tout seul. Tous les trois ou quatre jours à peine, en pleine nuit, descendait-il au village pour acheter quelques pains ; et après ; dans les ténèbres, de nouveau à la forêt.

De cette manière les journées étaient toutes entières pour la chasse ; bien qu’il fût encore assez préoccupé : au clair de lune, les nuits claires, ce gibier silencieusement s’éloignait dans ces hauteurs. Quelle nourriture pour les coups de fusil ne s’échappait-elle pas là-bas au milieu des belles étoiles.

Les rois ne pouvaient être heureux ainsi dans leurs châteaux, autant que Dabit dans sa cabane forestière ! Une brassée de douces feuilles comme lit, quelques vêtements comme couverture,….quel bonheur ! Et quels rêves sous ces couvertures ! Il tuait toutes les palombes du monde en dormant, et ensuite, après avoir confortablement dormi, il se dressait sur ses jambes dés que le premier rouge-gorge commençait à lui piailler dans les broussailles.