BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Tiens ! Toi, bois un coup !

Baptiste de Garazi arrivait à hauteur de Burguete en criant à tue-tête aux montagnes

Dans les prairies d’Iraty
on chante le coq de bruyère.

Ayant fait une bonne affaire aux foires, la grande bourse verte remplie d’argent, il était un tout petit peu gai. Le vin de Navarre est vraiment doux, aïe, aïe, aïe.

Moi, je le sais, les anciens l’ayant dit
qu’il n’y a rien de pareil au bon vin.
Maintenant même , de nouveau aussi, si j’en avais de celui-là,
j’en boirai à plein verre..

Déjà, toutes sortes de chansons de Cize, de Soule et du Labourd avaient été chantées, au moment où, dans le soleil couchant il arriva au col d’Ibañeta, la gorge éraillée, mais l’esprit toujours ardent. Après avoir bu une demi pinte à la cabane du douanier, alors qu’il était sur le point de descendre vers Valcarlos, un énorme muletier au visage hargneux s’approche de lui, lui aussi allant en France.

-Bon après-midi,

- A vous aussi

-Vous allez en France ?,

- Oui, vous aussi sans doute ?

-Oui, et avec joie nous irons ensemble.

Et, ainsi, ils venaient, les deux, un grand mulet derrière, un mulet chargé d’outres du haut en bas. Baptiste aurait tant préféré rentrer tout seul avec sa bourse en France, dans la rue de Saint Jean Pied de Port, chez Manjelain. Or, bien que notre Saint-Jeannais avec son long nez maigre et ses yeux aiguisés ne soit pas tout effrayé de cela, ce genre de démon Aragonnais lui causait cependant un peu d’une telle crainte ! Et la nuit arrivait descendant des grandes montagnes !