BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Nous savons le Basque (3)

Il aurait appelé l’homme " gizonus ", la femme " emazteus ", le pain " ogius ", l’eau " urus "..Il faisait ainsi tous les noms. Vous convenez que c’était de l’enfantillage, mais que fallait-il de plus pour amuser les enfants.

C’est exactement ce qui survient parmi nous ; non pas parce que nous traduisons les mots du basque au latin, mais certainement du français au basque. De la même façon que le vieillard d’autrefois donnait aux mots basques " us " pour les latiniser, beaucoup d’entre nous, ( oui beaucoup) mettent un " a " à la fin de certains mots français. Et ensuite, de n’importe quoi, ils vous feront du basque

Ce n’est pas seulement un travers actuel ; non malheureusement ! Il est ancien ! Ainsi sont faits ces mots français basquisés : besta, gileta, pantalona, banka, borta.

Nos aïeux basques pour ces vêtements disaient : gaineko et pas besta, barneko et pas gileta, galtza et pas pantalona,

Que je le dise au passage, tous les noms des vêtements et des chaussures, nous ont échappé. Personne ne mentionne pour les hommes gaineko, ni barneko, ni manipulis, ni non plus de zaia pour les femmes.

Notre pauvre basque est sur le point de rester en chemise. Car il ne nous reste déjà plus que le nom de la chemise en basque pur.

Depuis qu’il l’a perdu le diable emporte Manex. Il faudra marcher nu ou ornementé d’espagnol, de français et d’anglais.

Jean Hiriart-Urruty, aussi connu sous le pseudonyme "Manex", né le 30 janvier 1859 et mort le 4 novembre 1915 à Hasparren, est un prêtre, professeur et journaliste basque français. Jean Hiriart-Urruty, par son travail, a jeté les bases du journalisme en langue basque. Il sera par conséquent un précurseur et un modèle pour les auteurs des générations futures ("Oxobi", "Zerbitzari", Jean Etxepare , "Larreko" , etc) et comme le décrit Koldo Mitxelena "un maître de la prose".