traduction
            
Mariaño et la sorcière, Soyez sûr que Mariaño ne croyait pas le moins du monde aux sorcières La voisine Marguerite lui disait " Tu te conduis mal ! " Elle même versait du sel sur le feu chaque fois qu’elle entendait l’orage ou le cri d’une chouette. Mariaño lui répondait " Oui et toi tu es une fieffée imbécile, tu as la cervelle totalement à l’envers si tu crois qu’en salant le feu tu éloigneras les malheurs ! Les sorcières avaient répandu toutes ces croyances idiotes en remplissant de confusion tous les alentours " Pauvre Mariaño ! Si elle avait su ce qu’elle aurait à apprendre un jour au sujet du métier de sa fille ! Car elle avait une fille qui l’avait bien fait pleurer quand elle s‘était enfuie à Paris. - C’est la plus grande peine de ma vie "cria Mariaño, le cœur blessé. Pourtant les peines ne lui avaient pas manqué ! Elle avait perdu sa mère à 15 ans, son père à 16, son mari à 30 ans, un fils mourut à 15 mois et une fille à 7 ans. Si par dessus ces malheurs vous ajoutez la maladie du charbon qui lui avait fait mourir des têtes de bétail, les blés grêlés, une grange brûlée avec la moitié de la maison et quelques procès fomentés par des voisins méchants, vous avez là le compte des larmes amères de cette femme aux cheveux blancs. Et, à la fin de tout, la seule fille qui lui restait s’était échappée vers ce triste Paris. Aïe ! c’était le comble. Ne vous étonnez pas du fait que à 80 ans, Mariaño était devenue très maigre. " Venez me voir " lui écrivit cependant un jour sa fille. Restée indécise un temps, à la fin elle céda, et prit le train jusqu’à Paris. Ne croyez pas que la vieille femme fût prise de vertige. ! Ni le train, ni Paris ne l’étonnèrent. La seule chose qui l’étonna fût d’apprendre le métier que faisait sa fille. A la porte de la maison était placé un grand écriteau "Yvonne- Nécromancienne"