BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Piarres : DANS OIHANALDE (2)

Entre-temps les châtaignes étaient grillées. Maman ,avec un petit fer, après avoir, deux ou trois fois, ouvert puis refermé la petite porte de la padère, à la fin, après avoir pris à deux mains cette padère, vida les bonbons noirs de son intérieur, dans un grand boisseau, creusé dans un linge étalé. Frantxa et Jeannette applaudirent, Gantxume criait. Xuri s’approcha lui aussi, mais, après s’être brûlé le museau, rapidement il s’en alla, sous la table, se griffer avec le chat..

Pendant que les châtaignes refroidissaient un peu,le père sur son banc, Piarres et Ganix à table, mangeaient la soupe, tous trois ayant fait le signe de la croix avant la première bouchée. On faisait de la bonne soupe à Oihanalde, de l’excellente soupe ; et, chacun en prenait lui même sa mesure, les trois hommes mangeaient donc, de bon cœur. Après, un verre de vin, du vin de leur maison, les douces châtaignes, du lait riche, sans eau…Pourraient ils désirer quelque chose d’autre encore ? Le Roi lui même mangeait-il et buvait-il vraiment mieux dans son château ?

Les femmes, les enfants, avaient par contre commencé à manger les châtaignes...tous prés du feu,sur une chaise basse ou un petit banc.S e noircissant peu à peu les lèvres, mentons, les bouts de nez,Gantxume, Frantxa, et Jeannette taquinaient leur père : il pouvait être rapide, sinon dans un instant il ne lui en resterait pas une.

Et le père, ayant écrasé ses châtaignes avec un maillet de bois, leur conta, qu’ autrefois, au temps de son enfance, les hauteurs d’Olhasso étaient couvertes de châtaigniers. Mais, malheureusement, comme ceux des montagnes de Basse-Navarre, la maladie les prit eux aussi à Saint-Pée. Et, maintenant, seuls quelques arbres sont restés debout à Amotz, sur les pentes d’Helbarron et Usondo, et la petite crête d’Oihanalde...Et vraiment, nos enfants avaient de la peine de cela et Gantxume déjà le disait-il fallait planter des châtaigniers dans tous les coins d’Oihanalde. Qui savait si la sale maladie, était ,désormais, vraiment partie ou pas, pour toujours, de l’autre côté de la grande frontière.