BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







En dépouillant le maïs

C’était la veille du jour de l’an. Une belle nuit.. Afin de conserver les vieilles traditions, le garde champêtre, après s’être associé un joueur de clairon, allait de porte en porte dans les hameaux. On pouvait entendre au loin clairon et tambour qui mettaient en effroi tous les chiens de ces hauteurs là .

En file, l’un derrière l’autre, les voisins arrivaient à Oihanalde. Sur les ornières, vivement, ils s’empressaient, car la neige était encore gelée sur toutes ces hauteurs, et, elle craquait sous leurs sabots, crac, crac. Heureusement, ils n’avaient pas à aller loin, parce que Gracieuse d’Oihanalde, depuis toujours, ne voulait que les premiers voisins pour son dépouillage du maïs. Elle était une femme trop sensée pour faire venir dans sa maison tous les jeunes légers(insouciants).

Réunis dans la cuisine, les hommes debout, les femmes assises, ils étaient en train de boire une goutte de café, pour se réchauffer l’intérieur avant de se mettre au travail.

Et maintenant, dans le grenier, chacun s’étant fait sa place, rendus tout rouges par le chemin, la glace, et la boisson chaude, dans la meilleure forme, ils avaient tous commencé. Piarres, avec le trident, fit tomber un tas de maïs devant chaque épouilleur. Et, en riant, tout de suite , tous se mirent à le gronder, soit disant ,qu’il en avait donné moins qu’aux autres à Goaña Lizartza et à sa mère. Pierre fit alors semblant de se fâcher, mais, au fonds de son cœur, il éprouva vraiment du plaisir, que la maîtresse de Lizartza ait, ce soir, amené Goaña avec elle.

Ils avaient là , devant eux, deux grands paniers d’une mesure, pour y jeter les beaux épis de maïs, jaunes ou tout rouges . Et véritablement basques, et donc tous étant plus ou moins pilotari, seuls quelques rares épis tombèrent hors de ces grands paniers ; parce qu’alors, celui qui avait été maladroit, avait eu assez de moqueries et de rires.

Par contre, les mauvais épis qui avaient plus de vides que de grains étaient jetés dans un autre panier, les vaches plus tard, en hiver, les mangeraient avec joie.