BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







La vache et la clarine :

Joasttipi gardait les vaches dans le pâturage d’Oihanalde. Avant de partir on l’avait averti " Fais attention :derrière un hallier, caché par les broussailles, on peut trouver un voleur, une crapule "

Chacune des vaches avait une clarine en suspens au cou. Evidemment la plus belle vache avait la plus belle clarine.

Vers le soir un homme, traversant le pâturage, dit au vacher : " En voici une clarine superbe ! Combien a-t-elle coûté à peu prés? "

" Trois francs " lui répondit Joanttipi ; - " Je t’en donne six, si tu me la vends "

Joanttipi empocha avec plaisir les six francs . Après avoir détaché la clarine, il la donna à l’homme. Celui-ci, à dire vrai, ne pensait qu’à voler la vache.

C’est cela même qui se produisit.

Privée de clarine, la vache s’éloigna du troupeau. Le voleur lui sauta dessus derrière un grand sapin, la saisit par les cornes et la fit suivre à sa maison.

Joanttipi dés qu’il eut remarqué l’absence de la vache, revint vers ses parents en larmes, et leur raconta ce qui lui était arrivé.

" Je n’aurai jamais pensé, disait le jeune garçon, qu’en payant si cher une clarine le loustic amorçait le vol d’une vache ! "

Il ne manqua pas de piquants acerbes à la colère du père..

La mère, par contre, lui dit :

-" Enfant, t’es-tu posé seulement une fois la question de savoir pourquoi les anciens inventaire l’usage des clarines pour le bétail ? "

-" Hélas ! l’argent m’a ébloui : je ne voyais que l’occasion de gagner trois francs ! "

-" Regarde, continua la mère, ce qui arrive aux bistouquets(personnes légères) qui suivent aveuglément leurs penchants. Ils n’ont pas l’habitude d’estimer les vieux : ils ne sont bons à rien ; mais éclairés par l’expérience ils avouent que les coutumes de nos anciens furent inventées par le bon sens ".