Patron et Ouvrier :
D’une façon ou d’une autre, de nos jours une des plus grandes sources de conflit n’est-elle pas, pour les ouvriers les relations
avec les patrons, et pour les patrons, par contre, les ouvriers….. Savez-vous quelle en est la cause ? L’un et l’autre,
le tout tient en peu de mots.
Jamais jusqu’à maintenant les ouvriers et les patrons n’ont été aussi sensibles les uns aux autres, irrités, égoïstes et jaloux.
Ayant dans la vie absolument besoin les uns des autres, et ne voulant pas s’aider mutuellement, chacun travaillant de son côté,
on ne peut faire du bon travail… Que dis-je ? Sans pouvoir assurer chacun ses propres besoins. Si au lieu de s’entraider,
ils se disputent il n’y a rien de bon pour personne, et, pour n’importe quoi ,l’un et l’autre se jettent des pierres à la figure.
Le patron qui ne recherche pas le bien de l’ouvrier, en même temps que le sien, n’a pas de cœur , et alors,
les autres non plus pour lui. Qu’il lui arrive un malheur : comme une difficulté dans ses affaires ;
personne n’a de pitié pour un tel patron.
De même le mauvais ouvrier, lui ne se soucie que de se remplir la panse ;Si l’ouvrier touche de toutes façons son salaire,
il ne soucie pas de bien faire le travail ;le mauvais ouvrier ne se soucie pas des angoisses du patron ;
personne n’en a le moindre désir dans son usine.
En un mot : les patrons et les ouvriers qui ne sont pas vraiment unis ne peuvent tenir longtemps ; pas bien ensemble,
et pas bien non plus chacun de son côté. Tôt ou tard ils crèveront, les uns ou les autres, et les deux ensemble.
Paroles inutiles que celles-ci n’est-ce pas ? Pour beaucoup peut-être, il semblerait, que n’ayant aujourd’hui rien d’autre à dire,
nous avons en traité ici. En voulant évidemment parler de quelque chose …Ce n’est pas ça.
Depuis longtemps nous portons dans la tête l’idée de parler des droits et des discordes entre patrons et ouvriers.
Mais toujours un retard nous est arrivé. Ceci ou cela, impossible à abandonner.
IRRIART URRUTY mort en 1916 ; texte écrit en 1901...
