BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Au travail (5)

Décembre, janvier se passaient ainsi. Ils étaient en train d'épandre le fumier dans toutes les prairies, toutes noires, toutes vaporeuses, les jonchant de la paille pourrie. Après avoir d'abord donné le bon engrais, ils étendraient le guano pour une autre année ou sur quelque autre terre, sans forcer les terres en même temps, sans démesure, raisonnablement et en dosant.

Et, maintenant, les grosses bûches arrivaient à la maison, d'Oihanxute, de Errekaluze, ressemblant à des personnages importants indolents et nonchalants, allongés tout du long dans les charrettes que trainaient Katzo et Gorria, le front plissés, les cornes baissées, dans un grand claquement de cornes. Ils rentraient le bois à la maison...et tombaient les premiers flocons de neige, tout blancs, tandis que, cela va sans dire, Gantxume de la porte de l'étable avait immédiatement commencé à crier

" Neige, neige,
je n'ai pas peur de toi
j'ai dans la maison du maïs et du bois "

Xemartin pouvait venir d'Amotz tuer le porc gras. Gantxume l'aiderait en tenant à deux mains la queue du cochon. Petite mère avait un peu mal au cœur quand elle mettait le beau chaudron de cuivre rouge devant la blessure de son cher Tturin. Elle aimait tant Tturin, l'avait tant caressé, et gratté, pendant 10 mois, dessus son cou gras et entre ses deux grandes oreilles! Elle l'avait nourri de tant de bons restes, de tant de grains de maïs, elle l'avait rendu joli, potelé et ferme! Mais, Pierre lui ayant dit quelque affectueuse plaisanterie, il soulageait la peine de sa mère et même un sourire jaillissait de ses lèvres. En fin de compte Dieu n'avait-il pas créé les animaux pour l'homme?