BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







La Guillotine

Nos députés ont failli nous l’enlever. Elle l’a emporté par cent et quelques voix. Cela en était fait si une soixantaine avait basculé contre l’effroyable machine à couper le cou. Définitivement ou pour le moment ou qui sait ? Jusqu’à ce que les tueurs deviennent ministre il aurait fallu la mettre à l’ombre.

Dans les jours avant la grande révolution on cessa une fois de faire mourir les malfaiteurs en leur coupant le cou. En suite, ce fut à nouveau légal, et, ce que vous savez, on fit mourir d’autres gens que les malfaiteurs, jusqu’au point de mettre toute la France en sang, en coupant le cou de ceux qui n’avaient pas un brin de culpabilité.

Jusqu’alors le bourreau tuait les condamnés en leur coupant la tête d’un coup de hache après les avoir allongés sur un billot. Quand il ratait, il refrappait jusqu’à couper. Le spectacle était paraît-il épouvantable.

Par compassion pour les malheureux, à la place de la hache à main, un médecin député nommé Guillotin fit faire cette machine actuelle, facilitant l’effroyable travail du bourreau en faisant moins souffrir celui qui devait mourir, presque sans qu’il s’en rende compte, sans lui laisser le temps de dire " ouf ! "

Heureusement que ce terrible engin appelé " guillotine " était, de quelque part, venu au bon moment. En 1793, avec cet engin, dans toutes les villes de France ou dans la plupart, on coupa des centaines, des milliers de têtes. Et à qui ? Pas seulement au roi et à la reine, mais à des hommes et des femmes innocents, faibles, à ceux que la peur des méchants faisait fuir, et à tout le monde, jeunes filles, enfants, vieux impotents, malades se traînant, tous ceux qui n’étaient pas du côté des tueurs, empoignés, emprisonnés, attachés en tas sur les charrettes, ils allaient à la guillotine.

Je vous assure, la guillotine n’a pas rouillé sans rien faire pendant quelques mois, surtout à Paris.

Pour en finir, les tueurs s’entre-déchirèrent, l’âme exceptée, comme des chiens affamés se battent autour de la charogne. Certains, après les autres – pas tous mais beaucoup – goûtèrent si la guillotine faisait mal au cou.