BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







LES PANTALONS DE PIERRE 2 :

A la fin, ne pouvant en endurer davantage, Pierre se change de nouveau, et, ses pantalons neufs à la main, il va à la cuisine, là étaient Jeanne sa femme et leur deux filles Marie et Catherine.

- Je les ai trop longs ( ils sont trop longs)

- Trop longs ! Quoi ?

- Les pantalons, d’un bonne main au moins. N’est-ce pas un malheur ! Je vous prie, vous devez tout- de-suite les raccourcir et après les arranger.

- Raccourcir ? Arranger ? Nous avons sûrement mieux à faire ! Et nos toilettes pour demain ? Ou bien, avez-vous oublié que nous aussi nous devons aller à la noce, à Béhorlegui ? Isabelle a besoin de nous pour les coudre, c’est indispensable, voyez là… pauvre de vous. Comme nous pour les nôtres, maintenant cousez vous- même vos pantalons !…

Vous et moi, nous aurions battu cette femme au bec pointu, Pierre n’était qu’ ahuri étonné, et, ayant laissé les pantalons ensorcelés, là, dans la cuisine, rouge de honte, sans un mot, il s’en alla au lit.

A peu prés deux heures plus tard, alors que les choses et les hommes, tous furent endormis, une petite porte s’ouvrit doucement, à l’entrée de la maison, et Madame Jeanne, les ciseaux à la main, aiguille et fil entre les doigts, sur la pointe des pieds entra dans la cuisine .De peur de réveiller quelqu’un, sans le plus petit bruit, elle s’assit, et krask.. d’un coup de ciseau, elle coupa au moins une main et demi au pantalon, en se disant à voix basse " Bonhomme Pierre ! Heureusement, Dieu te donna une femme meilleure que tu le crois, comme d’ailleurs tu le méritais " Quelques points plus tard, vite, vite, et voilà les pantalons arrangés, et voilà Dame Jeanne au lit, elle dormit jusqu’au lendemain, une telle petite douceur dans le cœur.

Un instant plus tard, sur la pointe des pieds elle aussi, Marie, la plus agée des filles entre dans la cuisine " Pauvre père !.. " Et Krask, avec les ciseaux. Quelques points plus tard, zip, zap, et voilà les pantalons arrangés.

Au bout d’une heure, de nouveau, quand le coq chanta deux heures du matin, Catherine, la plus jeune des filles, entra dans la cuisine elle aussi, toujours sur la pointe des pieds, les ciseaux à la main. " Pauvre père ! ". Et, Krask avec les ciseaux. Quelques points plus tard, zip, zap, et voilà les pantalons du pauvre père arrangés.

Et, toute la maisonnée resta endormie après, jusqu’à ce que les merles commencent à chanter depuis les bois.

Mais après que les merles se mirent à chanter, quand Pierre se leva, après avoir emporté les pantalons de la cuisine, quand il enfila ces pantalons, si vous aviez été là…. ! Vous seriez resté plié de rire et aussi les larmes aux yeux… Vraiment.