BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Deux makilas en chemin 3 :

Et, Les makilas levés au poing, ils sont maintenant à dix pas, à cinq pas, à trois pas l’un de l’autre, et, là, dans un éclair, les terrifiant makilas se rencontrent.

Mais, Sur ce, et d’un coup, d’un saut, les deux hommes s’éloignent l’un de l’autre :

-C’est vous Nakero ?

-Oui, Et c’est vous aussi ,là, Piarre ?

-Par le diable ?

-Pourquoi ?

-J’aurais préféré si vous aviez été un autre !

-Pourtant, moi aussi, pareillement !

Et, ils restaient là, en silence, prés du château de Saint Jean le Vieux, debout sur la grand-route, leurs makilas solidement fixés en terre, les mains se griffant croisées sur les makilas …Et, c’est comme cela, Nakero et Piarre étaient des amis de très longtemps, ou, pour mieux dire, de toujours, et, par peur l’un de l’autre, ou pour autre chose, jusqu’à ce jour, ils ne s’étaient pas aventurés à s’affronter l’un à l’autre.

Et, Tout doucement, voici que Piarre commence :

-Dites Ñakero ?

-Quoi ?

-Au point où nous en sommes, allons-nous faire comme si nous étions quelqu’un d’autre ?

-Je pensais cela même Piarre !

- Êtes-vous prêt alors ?

-Oui, Piarre et volontiers !



Et, là même, sans en dire davantage, les deux meilleurs makilaris de Garazi commencèrent à jouer du baton ; à demi-coups d’abord, comme pour s’essayer et s’éprouver, plus fort en suite pour chauffer les mains. Et, il va sans dire, que le premier même de leurs demi coups aurait pulvérisé un homme comme vous et moi ! Eux, ils riaient !…

-Quel makila vous avez Piarre !

-Quel poignet, et quelle pique à la garde de votre makila Ñakero !

Et maintenant, un large sourire aux lèvres, grinçant de belles dents qui mangent le bon pain de la maison, ils se battaient… ! Leurs coups auraient brisé en deux morceaux une roche de l’Arradoy, et même la pierre de Roland à Itxassou ! Qui a dit : que devenu fou, un jour, l’épée à la main, ce Roland s’était affronté à Olivier son meilleur ami ? Oui, qui l’a raconté ?, que tous leurs soldats, pétrifiés, restèrent de côté à regarder, tant que le combat durait, personne ne pouvant s’aventurer à entrer entre les deux amis ? Je ne sais pas, mais, à mon avis, ni Olivier, ni Roland, personne, jamais, n’a combattu avec l’emportement avec lequel ont combattu ce soir là Piarre et Ñakero…