BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Les fêtes de l’Eglise de Saint Pée – Le repas d’Oihanalde (5)

On entendit quelques applaudissements pour féliciter Ganix, et Ganix, brun sous ses cheveux et sa moustache, très fier, se tourna vers Mattin.

Tout petit, avec quelques cheveux longs et lisses, un petit sourire aimable au coin des lèvres, un rire narquois dans les yeux, tandis que lui aussi chiffonnait son béret dans la main, très vite – peut-être trop vite- du tac au tac, Mattin, s’était saisi de l’eau de Ganix.

« Je pense, qu’aujourd’hui, Ganix est en train de plaisanter
en faisant qu’une barrique d’eau est meilleure que le vin ;
Mattin affirme avoir, à Saint Pée, onze fois,
vu Ganix se noyant dans le vin »

Alors les rires de là-bas, et les applaudissements ; sans que Mattin eut fini son couplet, tous ceux qui étaient là avaient imaginé quelque chose comme cela. Et ils attendaient seulement comment l’improvisateur terminerait le couplet et avec quelle chute, tous se creusaient la tête. Les yeux pétillants de plaisir, ils attendaient la toute dernière piqûre de guêpe à chaque quatrième vers. Et Ganix et Mattin étaient vraiment forts en cela. Ganix conduisait le jeu un petit peu mieux, parce que, peut-être, il en savait aussi un petit peu plus, mais quel que fût le thème qu’il prenne, il avait aussitôt Mattin sur lui, avec son esprit pointu. Vive Ganix, vive Mattin ! Et, vraiment, même s’ils n’étaient pas à une partie de pelote, les gens qui étaient là, étaient au moins autant dans la jubilation.

Jean Barbier, né le 9 juillet 1875 à Saint-Jean-Pied-de-Port


et mort le 31 octobre 1931 à Saint-Pée-sur-Nivelle, est un prêtre
et écrivain basque d'expression navarro-labourdine.