BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Le bonheur des campagnes -2-

Et, s’étant arrêté au bout de la vallée, Pierre resta un petit moment à les contempler. Mille bruits lui venaient du village, des bois, des rivières lointaines, et même de la mer. Encore en train de garder les vaches, à cette heure, un jeune garçon était en train de chanter des refrains, là-bas, quelque part, en bordure d’un champ. Par contre, dans les hauteurs du ciel, rien d’autre ne bougeait que les étoiles dorées. Et, comme toujours, Pierre se trouva petit, tout petit, devant de telles choses faites par ce Dieu grand. Car à cette heure, il devinait bien que, comme l’horizon entoure la terre, ce Dieu entoure l’homme de tous côtés.

Quand il baissa de nouveau les yeux, comme s’il était un peu ébloui par les douces lumières d’en haut, le jeune homme, au début, ne pouvait rien voir des choses à ses côtés. Il fût secoué par un doux tremblement des pieds à la tête. Ayant deviné un ver-luisant dans un buisson, il fit quelques pas, et, ses yeux s’étant, à nouveau, accoutumés à l’obscurité, il avait, devant lui, Oihanalde , sa chère maison. Et, dans la nuit humide, elle lui sembla encore plus chaleureuse que les autres fois.

Jean Barbier, né le 9 juillet 1875 à Saint-Jean-Pied-de-Port
et mort le 31 octobre 1931 à Saint-Pée-sur-Nivelle, est un prêtre
et écrivain basque d'expression navarro-labourdine.