BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







L’inondation 1913 (6)

Dans un ou deux mois, comment fera-t-on ici assez de pain pour les deux villages ? et , même en le faisant combien cela coûtera-t-il à l’acheteur ? Souhaitons que les dirigeants du département nous prendront en compassion en faisant réparer la route départementale au plus tôt par une équipe d’hommes de ces " Ponts et chaussées ".

Sinon, toutes les choses que l’on devra acheter à coup d’argent seront payées plus cher pendant plusieurs mois ; ce serait une grande perte pour les gens d’Urepel et des Aldudes ; pas autant que pour Elizondo et Errazu, cependant, mais presque, car c’est de Bayonne ou des basses terres lointaines que nous apportons nos moyens de subsistance, ne pouvant faire autrement.

Ces jours-ci, nous allons encore assez bien, les boutiques étant un peu approvisionnées. Néanmoins, le déluge est tombé le lundi matin, et le mercredi matin la farine avait beaucoup diminué ; personne n’étant d’autre part allé par les sentiers de Banca.

Cependant, de ce qu’il possédait, de bon cœur, le boulanger Perrouquet a satisfait un peu la demande des gens qui gardent un bon souvenir de l’humanité qu’il a manifestée ; de plus, cette même après-midi, après avoir rassemblé quelques mulets, il les envoyait au village espagnol de Burguete pour chercher de la farine.

Jean Etchepare Bidegorri (Mar Chiquita, Argentine, 30 octobre 1877 - Cambo-les-Bains, Labourd, 9 janvier 1935 ), surnommé le docteur, est un écrivain basque. Il écrivait principalement des articles de presse. Libre d'esprit, il se démarquait des écrivains basques de son temps. Deux articles publiés dans le livre Buruxkak (évoquant l'amour hors mariage et l'école laïque) furent d'ailleurs censurés. Il fut néanmoins nommé à la tête de Eskualzaleen Biltzarra, association de promotion et de défense de la langue basque. Il était également membre correspondant (Euskaltzain urgazlea) de l'Académie de la langue basque Euskaltzaindia.