L’inondation 1913 (5)
En proportion des Aldudes il n’y a pas à autant s’inquiéter, même de prés, quelques uns seulement ont perdu,
ici mis à part sept ou huit propriétaires qui ont perdu quelques milliers de francs, et une quinzaine seulement
quelques centaines de francs, les autres n’ont bénéficié que de l’amendement de leurs terres par l’inondation.
Il semblerait qu’il en soit ainsi, au moins au premier coup d’œil.
Le grand dommage des Aldudes, le dommage aux conséquences les plus durables,( bien qu’on n’en ait pas eu conscience aussitôt),
sans pareil aucune part, est, en revanche, que tous les appuis ou soutien de terre de tous les bords de la montagne
ont été rasés pour le bois de construction sur le coin du plateau. Vers Banca il y avait cependant son unique descente,
et voila que, pour atteindre Banca l’inondation ne leur a laissé que les sentiers de montagne :
à peine pour les piétons et pour les mules !
Qui peut dire quel tort va causer à la longue l’absence de route départementale ? Oui, on arrive jusqu’à Banca ,
après avoir monté les choses en voiture, puis à mulets, à mulets et à dos d’homme, en ne pouvant porter que peu à la fois ;
le tout aussi revient bien cher, la vie au village devra augmenter qu’on le veuille ou non, d’autant plus que,
pour les gens comme pour le bétail, le grain commence à diminuer dans les greniers.
Jean Etchepare Bidegorri (Mar Chiquita, Argentine, 30 octobre 1877 - Cambo-les-Bains, Labourd, 9 janvier 1935 ),
surnommé le docteur, est un écrivain basque. Il écrivait principalement des articles de presse. Libre d'esprit,
il se démarquait des écrivains basques de son temps. Deux articles publiés dans le livre Buruxkak
(évoquant l'amour hors mariage et l'école laïque) furent d'ailleurs censurés.
Il fut néanmoins nommé à la tête de Eskualzaleen Biltzarra, association de promotion et de défense de la langue basque.
Il était également membre correspondant (Euskaltzain urgazlea) de l'Académie de la langue basque Euskaltzaindia.
