COMPTE RENDU DE LA SORTIE

" SARAKO INGURUAN ".

Dimanche 22 janvier 2006.

Départ de la Place de Sare (alt.80 m).

Cartographie : " Pays Basque Ouest " 1/50 000^e IGN.

TOP 25 - 1245 OT 1/25 000^e IGN.

EGLISE SAINT-MARTIN DE SARE

entourée du cimetière et bordée de "  La Croix de Sare, "   dont le socle est orné de quatre " A " qui désignent les quatre âges du monde (eau/air/terre/feu).

Près de la grosse horloge qui orne le pignon du clocher, côté est, on peut lire l’inscription :

OREN GUZIEK DUTE / GIZONA KOLPATZEN / AZKENEKOAK DU / HOBIRAT EGORTZEN.

La " GALZADA " chemin médiéval de type romain, traverse Sare.

Sare est une voie secondaire du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle ; la maison " OSPITALE ZAHARRA " est là pour nous le rappeler.

LES ORATOIRES DE SARE :

Au nombre de 14, il faut distinguer deux catégories :

Chaque oratoire est enclavé dans une propriété dont il prend le nom en plus du nom du saint ; par exemple : BIDARTEKO KAPERA est le nom local de l’oratoire Saint-Michel.

Ces sanctuaires répondaient à des besoins spirituels : ils étaient considérés comme moyen de protection surnaturelle contre les dangers visibles et invisibles du monde des sorciers, du diable et de tous les maléfices. Il se pourrait que l’Eglise ait voulu récupérer  ses ouailles, qui s’adonnaient aux pratiques impies de la sorcellerie qui sévit de 1576à 1609 sur ce territoire du Labourd.

A Sare, actuellement, on dit qu’ils ont été édifiés à la suite de vœux formulés par les marins en péril ; en effet, le village de Sare a été longtemps pourvoyeur de gens de mer ; sous l’Ancien Régime, la navigation fut longtemps la principale carrière ouverte aux cadets des maisons rurales.

ORATOIRE SAINT ELOI (Galarretako Kapera) 1940. (numéro 3).

Particularité : le seul oratoire surmonté d’un petit clocher ajouré d’une arcade et surmonté d’une croix.

ORATOIRE SAINTE CROIX (Elsospeko Kapera) 1688 (numéro 2)

Cet oratoire est le seul daté de Sare ; sa date est gravée sur la pierre du linteau.

A côté de cet oratoire, situé sur le chemin secondaire de St Jacques, se dresse une croix carrefour en pierre, probablement antérieure à la chapelle.

ORATOIRE MARIE IMMACULEE (Ihartzebehere-Bordako-Kapera/numéro 8).

Désigné sous le nom de Notre Dame du Bon Secours sur la carte de CASSINI, l’oratoire fut rebaptisé après la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception par le Pape Pie IX en 1854. (l’Immaculée Conception étant le privilège en vertu duquel la Sainte Vierge a été exemptée de la tache du pêché originel).

Cet édifice est éloigné du bourg et situé dans la cour d’une ferme à l’écart.

La coutume voulait que lors de la procession qui avait lieu la veille de l’Ascension, (troisième jour des Rogations), les pèlerins marquent une pause pique-nique, tandis que les membres du clergé et les enfants de chœur étaient invités par les fermiers, qui leur servaient des tartines grillées beurrées et du chocolat au lait.

Les processions, dans leur ensemble, ont cessé en 1968, faute de participants ; de plus, cet oratoire étant situé à quelques pas de la frontière, les ouailles en profitaient pour faire un peu de contrebande, et en 1960, les douaniers français attendaient les participants au pont roman (dit romain) de Granada, avant le quartier Ixtillarte. Le curé décida de ne plus accomplir cette procession.

LE LAVOIR DE MENDIONDOKO ITURRIA

Situé au pied de la source du même nom.

REDOUTE DE SUHARMENDI (Suhalmendi sur les cartes)

                        alt. 301 m. (point géodésique)

Redoute non maçonnée, faite de fossés, et servant de poste d’observation ; un relais était établi entre les redoutes locales (Eznaur/Bizkarzun/Suharmendi/Ermitebaita/Korral Handioa.)

Vestiges de la campagne des Pyrénées Occidentales (1794) sous Napoléon Ier, et des guerres de l’Empire, les redoutes construites par l’armée du Maréchal Soult sont nombreuses. Cette ligne de défense fut submergée en novembre 1813 par les troupes hispano-anglaises de Wellington.

REDOUTE D’ERMITE BAITA alt. 273 m

Située au Sud-Ouest de la précédente.

CHENES ET CHENES TETARDS

Forêt-pâturage : certains terrains sont encore voués au libre parcours du bétail (brebis chevaux, porcs) Trois productions essentielles sont alors possibles :

Production de bois ;

Nourriture du cheptel (herbe, feuillage, glands, faines)

Litière (soutrage).

C’est la pratique de l’écimage qui est à l’origine de ce port très particulier. Il était pratiqué selon une périodicité de 5 à 10 ans, et il permettait le développement en un même lieu et sur le même arbre d’un stock de bois renouvelable ; ce qui a permis le maintien de l’activité pastorale, et la production de charbon de bois pour le traitement du minerai de fer des mines locales. Jusqu’à l’époque actuelle, les usagers des communes se procuraient (et parfois encore, notamment à Urrugne), leur bois de chauffage.

Les plantes qui se développent au niveau de la fourche des arbres sont appelées " épiphytes " ; c’est une des caractéristiques des arbres têtards de notre région : c’est essentiellement la très forte hygrométrie de l’air qui l’explique et le permet.

LA CROIX :

Située sur les pentes d’une fougeraie, haute de 80 cm environ, elle porte l’inscription suivante : SAINT-MARTIN / LAHET JUZAN / 1900.

L’absence d’une deuxième date laisse penser qu’il s’agit de l’année de la mort de cette personne ; il s’agit vraisemblablement d’un cénotaphe. (Recherches à poursuivre.)

GR 8 /GR 10.

Sare est le point de jonction de ces deux chemins de Grande Randonnée ; le point de concours se situe sur la Galzada, à la sortie Sud du village.

Le GR 10 traverse les Pyrénées d’Hendaye à Collioure ; le GR 8 arrive du Centre de la France et entre dans notre département au niveau de Urt.

Eta, ez ahantzi : " Saran, astia  " !!!