BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Panama – 2 - (1884 –1914)

Dans tous les grands journaux on fit mettre : celui qui voulait bien gagner n’avait qu’à mettre de l’argent en cela. Combien en faudra-t-il ? Presque rien pour commencer : deux cent millions. On disait que cette petite somme pouvait être réunie de suite par un versement de 500 ou 1000F par chacun. Ayant cru ce que disaient les journaux, que c’était un très bon moyen pour s’enrichir, beaucoup achetèrent quelques titres qui étaient appelés actions et obligations. Tous ces titres étaient de 500F. Tous ceux qui le pouvaient en achetèrent au moins un, d’autres deux ou plus. Il semblait que personne n’avait peur de perdre.

Ils commencèrent le travail, Dieu sait comment ! Tous les juifs, la pègre paresseuse de partout, les mangeurs d’homme se rassemblèrent à l’odeur de l’argent. Ces deux cent millions là disparurent tout de suite, comme s’ils n’avaient été que deux cent sous. Jamais personne n’a su dans la poche de qui ils entrèrent tous. Ou bien s’il y a quelqu’un qui le sait, il n’a pas encore parlé.

Le travail commencé, ou plutôt donnant l’impression de commencer, ne peut être abandonné. Tambour battant nouvelle demande d’argent. Les auteurs bien payés de ce mauvais journal faisaient commencer leur réclame ainsi : " il n’y avait pas un tel moyen de gagner de l’argent "

Beaucoup ayant encore cru ce mensonge, petit à petit, on ramassa…..combien de millions à votre avis ? : Deux cents autres ? Plus ? 400 ? Plus ? 800 ? Plus ?…Quinze cents millions !

Tout l’argent que les gens travailleurs de France, débrouillards, avaient mis de côté sou par sou dans les coins d’armoire : ils raclèrent tout.

Jean Hiriart-Urruty, aussi connu sous le pseudonyme "Manex", né le 30 janvier 1859 et mort le 4 novembre 1915 à Hasparren, est un prêtre, professeur et journaliste basque français. Jean Hiriart-Urruty, par son travail, a jeté les bases du journalisme en langue basque. Il sera par conséquent un précurseur et un modèle pour les auteurs des générations futures ("Oxobi", "Zerbitzari", Jean Etxepare , "Larreko" , etc) et comme le décrit Koldo Mitxelena "un maître de la prose".