BASQUE-FRANÇAIS



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La vie à Bayonne

Depuis quelques années la ville de Bayonne s’embellit et s’agrandit

Elle ne peut plus s’étendre dans quelque direction que ce soit à l’intérieur des grosses et hautes murailles que les guerriers de jadis ont édifiées tout autour. Elle était et est encore pleine de maisons, comme un œuf, les ateliers, les commerces et les logements sont beaucoup trop rapprochés les uns des autres, et beaucoup trop à l’étroit.

Dans les plus vieilles rues, en tous lieux, ils se gênent les uns les autres et manquent d’air et de lumière. Quels nids de poux et de punaises!

En plus, le manque d’air favorise le développement de la pourriture chez ceux qui vivent n’importe comment dans tous les coins. On aura ainsi dans la ville des joues blanchâtres, des épaules rentrées, des poumons abîmés, de jeunes vieux usés.

Bien que cela ne soit pas facile, on s’active à l’intérieur des murailles, tout doucement, on nettoie, on éclaire, on ouvre vers quelque part, selon le possible. Qu’une vieille maison tombe d’elle-même ou qu’elle brûle, dans quelques rues sombres et obscures et la ville se l'approprie si elle en a la bonne occasion, du sol, coûte que coûte, on fait une petite place avec deux ou trois arbres, une nouvelle fontaine, un nouveau passage, ce qui n'est pas peu agréable et bon pour le voisinage.

On rénove l'ancien ou on refait totalement des maisons neuves différentes des anciennes, claires, aérées, convenant pour la santé de tous.

Ils ont fait récemment deux belles grandes places, toutes plantées, fleuries, ombragées, avec des bancs, qui s'embelliront avec la croissance des arbres.

En plus on doit élargir les deux ponts qui relient la gare à la ville, cela ne sera pas trop tôt, car certains jours il n'y a pas de circulation, dans les deux sens, de piétons, de voitures à cheval ou à vapeur qui ne soit à tout moment sur le point de se choquer entre eux.

Ce travail ayant été promis il y a longtemps, le besoin, l'impossibilité de faire autrement, le feront réaliser plus vite et plus sûrement que ceux qui manquent à leur parole.

Jean Hiriart-Urruty, aussi connu sous le pseudonyme "Manex", né le 30 janvier 1859
et mort le 4 novembre 1915 à Hasparren, est un prêtre, professeur et journaliste basque français.
Jean Hiriart-Urruty, par son travail, a jeté les bases du journalisme en langue basque.
Il sera par conséquent un précurseur et un modèle pour les auteurs des générations futures
("Oxobi", "Zerbitzari", Jean Etxepare , "Larreko" , etc) et comme le décrit Koldo Mitxelena "un maître de la prose".