BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







DANS LE VENTRE DE LA MERE :

L’enfant, dans le ventre de la mère, reste dans une poche remplie d’eau, comme s’il nageait dans cette eau là.

Une telle poche a une mince enveloppe, la lumière paraît presque, de part en part, bien qu’elle soit de par sa nature, solide et extensible.

Pour cette raison, elle est, à une extrémité, de beaucoup plus grosse que la surface restante, là se trouve un morceau de masse charnue, un peu plus grand que la main, grâce à laquelle elle est reliée à l’intérieur de la mère.

Le sang de la mère arrive à cette masse charnue, à mesure que l’enfant en a besoin ; à partir de là, tout à l’intérieur de la poche dont nous parlions, pour atteindre le nombril de l’enfant, il utilise un cordon aussi gros que le doigt. De ce côté nous appelons " cordon " ce que de l’autre côté des montagnes on a l ‘habitude d’appeler "zioa"

Quand arrive l’heure de la naissance, la poche en question - que dans la région de Saint Jean de Luz, autrefois, on appelait " amnios "- se déchire , les eaux sortent, et, après elles, l’enfant, la tête en bas habituellement. Tout de suite on lui coupe le cordon ombilical prés du nombril et on le ligature ; en même temps, parce que l’enfant reste séparé de sa mère. Dorénavant, de ce fait même, il faut là lui tirer non plus du sang, mais du lait, comme nourriture.

Après l’enfant, on sort ensuite, la poche qui le contenait ( son nom est " amnios ") on la sépare de la masse charnue à laquelle elle adhère, le cordon au milieu, qui forment tous ensemble " les secondines ".

Et la femme reste pour une fois vidée.

" Amnios " un mot que l’on n’entend plus en basque, déjà oublié, caché, mort pour toujours…, à moins que les sages-femmes et les médecins basques ne le fassent ressusciter et de nouveau chanter sur les langues.

Jean Etchepare Bidegorri (Mar Chiquita, Argentine, 30 octobre 1877 - Cambo-les-Bains, Labourd, 9 janvier 1935 ), surnommé le docteur,
est un écrivain basque. Il écrivait principalement des articles de presse. Libre d'esprit, il se démarquait des écrivains basques de son temps.
Deux articles publiés dans le livre Buruxkak (évoquant l'amour hors mariage et l'école laïque) furent d'ailleurs censurés.
Il fut néanmoins nommé à la tête de Eskualzaleen Biltzarra, association de promotion et de défense de la langue basque.
Il était également membre correspondant (Euskaltzain urgazlea) de l'Académie de la langue basque Euskaltzaindia.