BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







LE DEPOUILLAGE DU MAÏS (5)

Il y a maintenant longtemps, sur ces hauteurs d’Hergarai, il y avait donc, paraît-il, une excellente source, que l’on appelait " la bonne petite eau ". Prés de la bonne eau, et presque dans la bonne eau, vivait autrefois une femme paresseuse.. mais paresseuse, ! Bref, au plus haut degré ! Elle ne faisait paraît-il jamais rien , comme si elle pouvait vivre en buvant une gorgée de l’eau de la source.

De voir une telle paresseuse ; à la fin, le Bon Dieu se dégoûta, et, voulant faire faire quelque chose à cette femme répugnante, il créa donc, d’abord, deux puces, et, instantanément, il en naquit une multitude d’autres. A partir de ce moment, la femme travaillait , au moins pour se chercher les puces . Malheureusement, elle ne les tua pas toutes, tellement elle était paresseuse !- et les puces sautèrent sur les hommes et les femmes qui passaient prés de la source, et maintenant il y en a une multitude dans les alentours.

Gracieuse et ses compagnes riaient gentiment, pas du tout fâchées. Il leur semblait aussi - que sont cependant les rêves – que les puces de la source devaient leur venir dessus, en quantité, depuis les rafles de maïs.

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Entre temps elles avaient terminé le travail. Sur cette lancée, la maîtresse de maison avait disparu avec sa Marie. Et maintenant, les épouilleurs de maïs étaient tous dans la cuisine, dans un repos apprécié, mangeant une bouchée de pain et de fromage. Gracieuse ne voulait pas qu’on lésine à Oihanalde, surtout avec les travailleurs. Ils étaient tous en train de boire le meilleur cidre par nécessité, pour faire descendre dans la gorge de très savoureuses châtaignes. Ils avaient aussi faim, les dents aiguisées par le travail et le froid. Ils prirent encore, avec joie, une goutte de lait, et, après, tous se levèrent, chacun devant rentrer chez soi.

Dés que la grande porte fût ouverte un vent pénétrant et froid s’engouffra dans Oihanalde, sans demander la permission à la maîtresse de maison, et, s’étant dit " au revoir " dans un tremblement de froid, ils s’en allèrent tous dehors.