BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







En allant au marché en passant par Arreau,

Il y a quarante et quelques années, ce n’était pas une mince affaire pour beaucoup d’aller au marché. On habitait loin des villes du marché et il n’y avait ni les autobus, ni les mobylettes de maintenant.

A Olhaibi, pour commencer, ayant peu de chevaux,, pour aller à Mauléon les jeunes filles allaient à dos d’âne, tandis que les ânes allaient trois par trois.

Ainsi nos jeunes marchandeuses pouvaient converser ensemble, et, comme on le dit, la conversation raccourcit le trajet.

D’autre part, trois par trois, elles n’étaient pas si craintives de passer par Aroue et par Charitte-de-Bas, car les jeunes gens de ces deux villages prenaient plaisir à les embêter, quand des traits médisants sortaient vers elles de beaucoup de portes et de fenêtres.

Combien de fois aussi, dés qu’ils les voyaient de loin, ils leurs chantaient :

-Clopin clopan –
Voilà la cavalerie d’Olhaibi
qui nous arrive
-Paraissant maigre comme un cul de chien affamé !

Les jeunes filles, la plus part du temps, préféraient ne pas répondre de peur d’entendre de plus vilaines choses.

Mais elles ne restaient pas toujours muettes.

Une fois, revenant à la maison du marché de Mauléon, arrivèrent trois jeunes filles d’Olhaibi, sur leurs ânes.

Par derrière, trois jeunes gens d’Arroue, s’approchèrent d’elles à cheval.

Ils commencèrent avec leurs moqueries habituelles :

-Les filles d’Olhaibi sont toutes des bohémiennes,

-Les filles d’Olhaibi sont des mangeuses de taloas

-Les filles d’Olhaibi sont toutes des morveuses,….

Les jeunes filles ayant fait semblant de ne pas comprendre, les cavaliers passèrent devant elles pour les attendre au premier virage, et là, ils leur barrèrent le chemin, pour ainsi les forcer à parler.

Et parmi les garçons, l’un d’eux, s’étant découvert, et simulant un grand savoir vivre, leur posa cette question :

- Mesdames, je veux avec respect vous interroger, : les ânes d’Olhaibi vont-ils bien .

L’aînée de Gereztei d’Olhaibi, avec ses yeux noirs brillants, leur répondit du tac au tac :

- Pas aussi bien qu’ici, sans doute : à Olhaibi ils vont à pied, et ici, comme nous le voyons, à cheval !