BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            





Le Printemps (9)

Les grands travaux de l’année allaient commencer, et vite. Dans la maison on était en train de préparer toutes choses en vue de ces travaux. Thomas, Pierre, avaient donné un dernier coup d’œil aux outils, aux manches, aux courroies, et maintenant ils étaient en train de semer le maïs.

Et qu’en suite il se fasse ( il se réalise) :

mois de mai pluvieux,
mois de juin poussiéreux,
pour que l’année soit abondante en moisson.


Pendant ce temps, avant que ne tombent les trombes d’eau de mai, on ferait le maïs, sans aller nulle part en chercher, les semences étaient faites là, comme le veut le vieux dicton. Thomas, Pierre, Ganix, dans la meilleure des formes, s’étaient attelés au travail à qui mieux, mieux, et Marie, la fille chérie d’Oihanalde, était en train de semer les grains de maïs un par un, comme si elle récitait un mystérieux rosaire au dessus du riche labour. Il y avait là-dessus toute la joie du printemps. Et, plus tard, en automne, que de maïs dans les greniers.

Cependant, bien que la plus belle récolte de St Pée soit le maïs, les semailles de maïs ne leur faisaient pas oublier celles de leur blé, et, à Oihanalde, si on n’effectuait pas toujours le premier binage de Mars, ou si on ne faisait pas le binage de mai, jamais ils ne manqueraient ainsi les nécessaires sarclages d’Avril.

Mais quelle joie aussi, après être revenu du travail à Oihanalde, tout écrasé de fatigue, de manger, en l’appréciant, le bon potage que mère a préparé amoureusement, au milieu des chers jumeaux, et des jolis éclats de rire de Gantxume. Quel plaisir particulièrement, les jours où Gracieuse faisait la pâte ou la fournée. A point nommé étaient là des petits pains pour les enfants et de plus grands pour les hommes, tandis que la douce odeur qu’ils répandaient leur chatouillait l’intérieur à tous. Mère racontait aussi, alors, l’histoire mystérieuse arrivée à l’emporte- pièces, les yeux grands ouverts, les chers enfants d’Oihanalde s’arrêtaient chaque fois pour l’écouter.

Quand les dépouilleurs de maïs eurent à peu prés arrêté de rire aux éclats, Gracieuse, en pinçant les lèvres dit à Vincent, sur le ton de la plaisanterie :

-" Ah Vincent, c’est que partout il y a des hommes sales !

-"Oui et des femmes paresseuses aussi Gracieuse…

-" Est-ce donc le tour des femmes à présent ? Allons ;allons ?

-" Oui, le tour des femmes, et même si vous ne le savez pas non plus, moi je vous dirai depuis quand il y a la puce sur la terre….