BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            





Le printemps (7)

En chemin ils lui firent aussi, affectueusement, quelques plaisanteries. Mais, après, tous ensemble, au presbytère, ils burent tous joyeusement une goutte de bon vin blanc, et ils firent très facilement la paix.

Pierre, depuis le bout d’Oihanalde, regarda encore la vilaine fumée noire qui venait de Errekaluze, et, ce jour-là, il prit conscience de quels dommages peut quelques fois causer un tout petit feu, qu’on allume pour faire un nouveau pâturage. D’habitude on sait où on l’allume, mais, par contre, on ne sait pas où il s’arrêtera, ou quels dommages il aura causés alentours ?

                         -O-O-O-

Avril était arrivé, et pas ( cette année-là) facile. Dans la maison il ne restait personne…le mort seulement.

Les bourgeons s’ouvraient peu à peu sur les cerisiers. Le prunellier, et un peu plus tard l’aubépine s’étaient couverts de très jolies fleurs ; dans les environs, les pêchers devinrent tout rouges. Le coucou était en train de chanter depuis la forêt. Pierre, très prestement, fouilla dans sa bourse, et, y ayant trouvé quelque argent, un sourire lui vint aux lèvres : il y aurait donc l’argent de l’année à la maison, selon le gentil vieil adage. Et, c’est ainsi, n’était-il pas toujours venu en quantité par les pottoks sur ces hauteurs de Zugarramurdi ? De ces pottoks, combien n’avait-il pas, récemment encore, fait passer, là-même, par le ruisseau qui va jusqu’au col, pendant que les douaniers gardaient le pont. Les alentours aussi n’étaient-ils pas devenus délicieux autour d’Oihanalde ? Oui, chante, chante coucou : " coucou, coucou.. "

Les fontaines, les ruisseaux descendaient au bas de la montagne en grondant, en se révélant les uns aux autres de très chères choses mystérieuses de ce long hiver, murr,murr,murr

Partout on était en train de bêcher la vigne, sur les flancs d’Ibarrarte, à Xerenda, Amotz, Helbarron, Ibarron, et les pentes des montagnes du village devenaient toute rouges. Thomas, Pierre et Ganix, commencèrent eux aussi, avec ardeur, au sommet d’Oihanalde, voulant faire aussi bien que les autres.