BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            





Le printemps (4)

Voilà ce que disait Pierre, le matin du jour de la Vierge Marie, quand il emmenait ses vaches dans les prés ; et Katzok ne lui répondit rien du tout :

" Mu, Mu, mu,
on fera les comptes le jour des rameaux ".

Les rameaux passèrent, et Goma, Katzo et les autres, ramenaient tous les soirs des grasses prairies d’Ohianalde des mamelles qui ressemblaient à de grandes et belles outres blanches.

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Un jour, vers huit heures, un vacarme inaccoutumé s’éleva : Santiago, le garde-champêtre, allait et venait d’un bout à l’autre de la rue plan, plan, plan Pierre était dans le clocher de l’église, en train de sonner les cloches, tout agité et tout excité : ding, dong,… Et, de tous les côtés, à présent, les hommes arrivaient, qui avec sa fourche, qui avec sa pelle.

" Où est le feu ?

Là même à Errekaluze ! "

Ayant entendu les cloches sonner et le tambour rouler, estimant que, ce jour là, ils en avaient pour le moins assez fait, et qu’il n’y avait pas non plus de métairies à Errekaluze, ceux de la place restèrent tranquillement dans la rue, pour profiter d’ un moment de plaisir à bavarder avec animation devant leur porte. Pendant ce temps quelques douaniers et aussi des gendarmes allaient vers le sommet d’Olhaso.

Presque en même temps qu’eux, M. le Curé et M. le Vicaire, leurs bâtons à la main, y allaient également. Alors, comme le pauvre curé était nouvellement arrivé, le malicieux vicaire, comme pour rire, ne lui fit-il pas croire, ou du moins lui laissa -t -il croire, qu’à Errekaluze, se devait être la maison de bons métayers qui brûlait. Il ne lui avait pas dit ainsi, si vous voulez, mais, il le laissa dans l’erreur jusqu’au bout, et en prit du plaisir.