BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Le printemps (3)

Blanches et noires, des pies, toujours à se balancer avec leurs longues queues, avaient commencé à faire leur grand nid, tout en haut d’un peuplier. Etant d’abord restées à regarder de tous les côtés, toutes deux étaient arrivées vers ces parages, et, en suite, l’une d’elles, sautant sans cesse, allait de branche en branche, c’est avec une petite pousse ou une becquetée d’herbe ou de paille jaune qu’elle tressait, qu’elle façonnait le nid. Et, sa compagne, posée au sommet d’un autre arbre, en jacassant, lui signifiait qu’elle pouvait travailler tranquillement, sachant qu’il n’y avait pas dans les parages de gamins de l’école… Heureusement Ganxume ne les voyait pas !

Une hirondelle passa en tourbillonnant devant Pierre, et le jeune homme se souvint qu’une hirondelle ne fait pas le printemps !…

Et, le printemps fit comme s’il reculait. Chaleur à la Chandeleur…hiver ensuite comme d’habitude cela arrivait souvent. Le vent d’ouest arriva sauvage, mauvais, hideux, courbant jusqu’à terre les arbres dépourvus de grandes feuilles, ils étaient en train de gémir sur les sommets des vallées ; et, dans un grondement, le vent venait de partout en sifflant et tournoyant entre leurs branches noires, vous auriez dit que toutes les grandes orgues de Dieu jouaient en même temps. On eut une mauvaise période humide : déluge, pluie torrentielle, grésil, ainsi que de gros grêlons. Cette année-là à Carnaval, Gaxun le puisatier se déplaça au milieu du plus sale temps, ayant rempli sa broche, à ras-bord d’ une quantité de choses, jambon et œufs , l’un ou l’autre…

Et, ensuite, tout à coup, un matin, voici que, subitement, cet ouragan se calma complètement. Un grand silence tomba sur les alentours et on entendit de nouveau le chant léger des plus petits oiseaux du printemps. Les oiseaux-mouches, les rossignols, les roitelets, se mirent à voler de buisson en buisson, et les environs ressuscitèrent, affolés, comme s’ils voulaient rattraper toutes les journées perdues.

Sainte Marie de Mars
Les vaches rassasiées dans les prés
Les pichets débordants de lait.