BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







La vie à Bayonne (3)

On parle de faire, hors de la ville, des logements ouvriers, bon marché et agréables, assez grands et propres, salubres, on ne peut plus plaisants. Il est plus facile de parler de tels rêves que de les réaliser.

Plus tard que devons-nous voir ? Celui qui vivra assez longtemps verra, paraît-il, que Bayonne et Biarritz s’étant touchées toutes deux, de maison à maison, jardin à jardin, ombrage à ombrage, font une ville.

Pendant ce temps, celui qui n’a pas les poches pleines est assuré de voir, plus souvent, plutôt que le bonheur du paradis,… le diable, en ne pouvant pas joindre les deux bouts.

Tout augmente peu à peu, par dessus tout les loyers. Cinq ou six petites pièces dans une rue sombre, on vous les fera payer autant qu’à la campagne une bonne propriété avec ses terres.

Les propriétaires ne savent pas que vous demander.

Il vous arrive, le jour de l’an, avec un sourire moqueur aux lèvres " Bonne Année " " A vous aussi " " Je vous apporte les étrennes : cent, deux cents, trois cents francs " d’augmentation du loyer " - " Vous perdez la tête " - " C’est à prendre ou à laisser , " Bonjour, Bonjour Monsieur ! "

Que fera-t’on ? Il faut répondre " Oui " ou partir ferrer les oies. L’un trois cents… l’autre pareil vous demandera cinq cents.

Ces jours-ci , un homme restait sur le seuil de la porte de sa boutique, l’air renfrogné. Je lui demande " Qu’avez-vous cette triste figure ? " - Si vous saviez ? – Regardez ce " magasin. Dans sa situation je payais deux mille francs " - " Et qu’avez-vous ? le congé ? "- " Non, le propriétaire est venu me voir hier soir pour m’augmenter de mille francs ; mais en " me promettant ( se moquant à moitié) que tant qu’il vivra il ne m’augmentera plus ! "

" Ceux qui sont comme lui mériteraient que nous vidions tous ceux lieux-ci " " -Et, vous ne lui avez rien dit ? "- " Pourquoi ? Pour qu’ainsi il me rie au nez ? " Allons tant que nous pouvons. Si nous faisons faillite les propriétaires non plus ne seront " pas à la noce ! "