BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







La vie à Bayonne (2)

Hors des murailles, on a fait construire beaucoup de nouvelles maisons, aux alentours de Saint Esprit, des Allées Marines, et du côté de Saint Léon ; il y en a encore plus de commencées ou sur le point de commencer ; ces dix dernières années, spécialement du côté des Capucins, s’il n’y a pas deux cents logements construits, et quels logements ! Les uns plus beaux que les autres. Une vingtaine d’entre eux n’a rien à envier aux plus beaux châteaux de partout ; pour les offrir aux étrangers à tant l’année ; beaucoup les louent déjà plus souvent par milliers de francs que par centaines ; les autres pour eux-mêmes.

Il y a de l’argent quelque part bien que tout le monde soit en train de se plaindre… ne pouvant vivre.

La vie est chère, la nourriture, la boisson, le logement, on doit tout acheter en se saignant, et, même ainsi, pour construire une maison en plus de l’autre, l’orner à la hâte, n’importe qui a de l’argent à profusion. Oh ! pas tous non ; mais ceux qui en manquent doivent au moins avoir du travail, car tout cela ne se fait pas tout seul.

Ce qui est drôle, c’est qu’il y ait tant de maisons neuves aux alentours de la ville, il semblerait que l’on dut y déverser le trop plein des gens de l’intérieur de la ville, du fait que ces maisons sont pleines à craquer. Qui que vous soyez vous ne pouvez pas y entrer, ni à prix d’argent, ni à prix d’or… toutes ces maisons sont combles ou il semble qu’elles le soient.

La population a considérablement augmenté, les gens modestes et les plus fortunés ; mais davantage les gens d’origine modeste, les ouvriers n’étant pas aussi à l’étroit qu’auparavant ; avant le couple vivait dans deux pièces avec son ou ses deux ou trois enfants, maintenant ils n’en ont pas assez, ils en ont trois ou quatre ; ils en ont besoin de salons pour manger ou recevoir les visites.

Çà n’est pas si mal pour celui qui peut y parvenir, car ça n’est bon ni pour le corps ni pour l’âme qu’une famille vive tout entassée, comme les bohémiens, à moins qu’on ne veuille devenir comme eux , et encore pire en ville.