BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Au travail (7)

Et, après avoir remisé de la meilleure manière possible une énorme quantité de bois dans la basse-cour de Monsieur le Curé, ayant mis dans les charrettes les ferrailles et les chaînes nécessaires à la fixation des bûches dans les charrettes, ils renvoyaient les bêtes à la maison avec les quelques enfants venus pour cela ; et s'étant lavé quelque peu les mains en bas, ayant refermé le col des chemises, et arrangé leurs vêtements, affamés, ils s'asseyaient devant le repas qu'ils avaient si bien mérité. Monsieur le Curé au milieu d'eux. Et, ayant fait le signe de croix, en silence, ayant vidé le bouillon gras, en le prenant en mains, parfois en aspirant dans l'assiette jusqu'à la dernière goutte, ayant vidé à fond le premier verre, ils commençaient, tous ces chers bouviers, à parler tous en même temps. Et, alors, c'était une vraiment une joie de les entendre. Ayant soigneusement mis de côté leur serviette de table, sans la salir ou l'ayant étalée sur les genoux, ils n’arrêtaient pas de parler. Tous fatigués, bien fatigués, les joues rougies par la lassitude et peut- être, par cette première goutte de vin, ils ne cessaient de se défier les uns les autres. L’un avait porté huit bûches, l’autre six, mais énormes, jamais personne n’avait encore levé de semblables dans la charrette ! Francisco taquinait Pierre, Pierre Francisco et quelques autres de la même manière. Charles riait sur le côté, Marcel également, Simon par contre, sans qu’on le voie, crachait sans arrêt sous la table. Le Curé riait des autres… mais faisait les gros yeux pour Simon. Bref, ils passaient trois ou quatre heures agréables, à manger, à boire et à rire sans que personne ne se rende compte que le temps passait. Dommage, Xuriko, le chien de Pierre, n’était pas là pour ramasser les os tombés sous la table par mégarde ou autrement. La plus part ayant laissé de côté un excellent fromage, fromage qu’ils mangeaient assez souvent à la maison – ils avaient tous bu d’abord un bon café, après un cognac dans la tasse, Ignace commençait une jolie chanson de la région du Baztan, Jean Baptiste par contre une encore plus belle de Saint Pée, et, vers sept heures et demie ils allaient tous à la maison…C’était agréable chez Monsieur le Curé…mais encore mieux chez soi !