Au travail (6)
Avant, pour Oihanalde, de soigner les arbres fruitiers, planter quelques pommiers, poiriers pêchers,
semer les pommes de terre en mars, les betteraves aussi, assez tôt en mars ou en avril,
ils donnaient beaucoup de coups de main à tous leurs voisins, ils savaient ainsi qu'ils pourraient eux aussi,
attendre, en retour, de l'aide de leur voisin. Il y avait, alors encore, des lots au village, de Erreka-Luze,
d'Oihamune, par beau temps ils les apportaient entre tous. Dans les années antérieures, déjà,
une sale maladie s'étant attaquée aux chênes tauzins et aux chênes pédonculés, les travaux d'émondage avaient cessé,
mais, par contre on vendait les branches d'arbres aux enchères pour la caisse de la commune au cas où viendrait
quelque grande détresse.
Ah ! Les forêts de Saint Pée d'autrefois !! Comme les gens, les villages aussi deviennent chauve, ils blanchissent du sommet paraît-il?
Ce devait être quelque chose de la sorte, En effet, il y avait encore quelques cheveux sur la tête de beaucoup
de vieillards du village, comparés à ceux de quelques chênes du fond de la vallée de Saint-Pée.
Sur les sommets escarpés on pouvait voir quelques arbres en train de grimper sans pouvoir se rencontrer,
blessés depuis longtemps, semblables à de grands spectres, sans bras, qui restaient à peine encore debout,
séchés sur place. Sûrement, les vieux Sempertars ne reconnaîtraient pas leur village habituel.
Tous les ans, pour transporter chez M. le Curé, ces bûches et ces racines qui lui avaient été réservés,
une douzaine de compagnons se rassemblaient, quelquefois à Zaldiferre, d'autres fois à Goixbide, ou là-bas quelque part à Ortzan....
Et, après que , Ignace le charpentier en tant que chef, Jean-Baptiste, François et Nicolas aient coupé en forêt les grandes bûches,
Pierre et ses amis les amenaient en suivant au bourg dans le tintement des sonnailles avec toute la pompe des anciennes
" etxe sartzea " entrée de maison des nouveaux mariés. Eup François, Eup Pettan!!!
