Au travail, (3)
Assurément tous les animaux du monde n'ont pas la même chance.!Chez eux aussi, comme chez les gens ( il y a) ceux qui sont bien,
et certains autres, par contre, se trainent toujours, comme la vache tuberculeuse, l'oeil rouge canin,
c'est par miracle qu'elle est debout. Le soin de Pierre pour son bétail! Il y avait là, dans cette étable propre et chaude,
une vingtaine de têtes, allongées toute la journée, faisant remonter cent fois, mastiquant toujours ce qui a d'abord
été envoyé vers leur énorme panse, les portes et les fenêtres étaient bien fermées au froid de l'hiver et au vent.
Pierre y allait souvent, tournant à peine leurs grosses têtes, elles restaient à le regarder, avec de grands et bons yeux.
A la Rouge, à la Marron,à laBlanche, et aux autres, en leur donnant une caresse, en voulant étendre une litière propre,
en vidant avec soin, assez souvent, la fosse et le lisier, en leur nettoyant de la même manière, assez souvent, les dessous,
même le mercredi et le vendredi, dans la crainte d'un malheur. On n'a jamais aimé les gens à caractère faible dans le village,
et comme son sage père, il se moquait quand quelqu'un avait percé l'oraille à sa vache, contre la gâle.
De même que Pierre
avait une grande foi, autant il était peu superstitieux, et, le matin de la Chandeleur, il se mettraitde bon coeur tête nue,
quand sa mère viendrait à l'étable pour verser trois gouttes du cierge béni le matin par Monsieur le Curé,
au nom de la Sainte Trinité, à cette étable en premier et aprés au poulailler ou à la porcherie.Plus d'une fois,
autrefois, en son enfance, il avait reçu des mains de sa chère mère, sur les épaules, ces trois gouttes,
qui lui furent aussi bien propices contre toute espèce de fièvre, ....Etait-ce beaucoup mieux quand une vache était malade
à l'étable, comme un homme d'Amotz, d'aller avant l'aube, au village voisin, à un fourré de Sare, et du fourré du village voisin,
apporter comme ça, avant l'aube, une pousse de houx pour mettre dans son étable pour faire guérir la vache?
