BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Dans Oihanalde (2)

Oh cette bonne mère, comment et combien Pierre l’aimait. A tel point qu’il ne l’aurait pas échangée contre la plus grande reine du monde, c’est sûr ! Et , ainsi, quelle mère Dieu ne lui avait-il pas donnée ! Semblable à l’argent ! Toujours première levée, toujours dernière couchée. Sans qu’il y paraisse, en faisant un peu plus tous les jours, elle s’usait sans cesse, toujours pareillement aimable, sans jamais se plaindre de rien, comme toutes les bonnes mères que Dieu avait faites pour s’user. Et il semblait à Pierre qu’il n’avait toujours connu sa mère que ainsi, à demi usée, parce qu’il n’avait jamais remarqué, non plus, son premier cheveu blanc !

A son avis, assurément, jusqu’à présent il n’y avait dans son cœur rien d’autre que l’amour pour cette mère ; et , cette mère, quand elle se leva, les joues rougies par le feu vif de la grosse bûche- comme l’abeille dans la ruche – allant de long en large dans la cuisine, son fils lui lança un regard affectueux, et , ayant remarqué cela, la pauvre femme était heureuse de l’amour de son grand fils…Et, sans rien dire, l’émotion au cœur, Pierre fit cette prière au Seigneur " Espérons que vous la laisserez longtemps avec nous.. que vous l’oublierez longtemps ici "

Marie, au coin du feu elle aussi, était en train de repriser des chaussettes. Si je devais le dire ainsi, elle n’était pas de ces jeunes filles élégantes que les gens qualifient de jolies. Non ! Sa beauté, plus que de l’extérieur, provenait de l’intérieur ; et, elle possédait dans son jeune corps une âme très très pure, et, surtout un charme particulièrement affectueux. Elle avait accumulé dans ces yeux, pendant vingt ans, le ciel bleu surmontant Oihanalde, et, vraiment, Marie était aimable avec son beau type basque.