BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







La maison (5)

" En quête de quoi êtes-vous ici Monsieur ? les basques nous faisons bon accueil à l’étranger ; " mais, aujourd’hui, je ne sais moi-même pas pourquoi, vous, je vous soupçonne d’être plus " qu’un étranger. Que nous voulez-vous ici ? "

En faisant tournoyer un vilain bâton dans la main, en montrant deux vilaines dents en or grinçantes, l’étranger parlait maintenant : " Combien dois-je vous offrir pour votre " propriété ? Vous aurez tout ce que vous demandez , de-suite. Ce coin m’est sympathique " pour y construire un beau château. Voulez-vous vous enrichir ? "

Etant pris d’un tremblement, alors qu’il lui semblait que les yeux allaient jaillir, le père fût épouvantable. Ayant pris à deux mains la fourche en fer, il allait vers l’étranger . " Partez " d’ici et vite, si vous avez du bon sens. Sinon, les fers en l’air, ici même, vous êtes un " homme mort. Gardez pour vous votre sale argent, mais laissez notre pays, le nôtre ! "

Pierre fit deux pas pour se mettre à hauteur du père, mais le vieux basque lui-même était suffisant pour effrayer un monde ; devenu tout blanc, le monsieur étranger s’en allait, et vite, vers le bas du grand champ.

Sa fourche dans les mains, tout droit au sommet de la montagne, le maître d’Oihanalde restait là, et cria encore après le petit homme qui fuyait " Les châteaux, les châteaux. Et les maisons, ne sont-elles pas pour nos enfants ? Sans doute doivent-ils mourir de faim à la ville ? Nos enfants doivent avoir la terre de notre pays "

Et, derrière l’étranger, en ne cessant d’aboyer, le chien d’Oihanalde allait d’un bout à l’autre de la clôture, par besoin d’amener loin, très loin, l’ennemi du pays.