BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Au travail,

Piarres savait faire autre chose que passer les pottok et gagner au mus ou à la pelote, et comme il l’avait lui- même dit à sa mère, le lendemain, il avait peu de douleur dans les mains pour se mettre au travail.

En août, pour semer la betterave ou faire le regain, il y avait seulement lui-même, toujours avec son père, sans l’aide de domestique de nulle part. Et, les charrettes remplies à ras-bord, ayant envoyé son plus jeune frère Gantxume jouer au sommet de la charrette au milieu du foin, il arrivait à Oihanalde devant les bœufs, l’aiguillon en mains, en vérité, je vous le jure…il était beau notre Piarres ! Car il n’y a jamais eu de roi plus beau entrant dans une capitale, son sceptre à la main.

Le bonheur de Piarres, après, fin septembre ou encore en octobre, la vieille vigne agrippée au mur de derrière la maison, qui s’allongeait comme un énorme serpent noir ! Les vendangeurs tous riant et chantant, mordant à pleines dents les grappes dorées gonflées de vin, - coupant au ciseau ou au couteau, autant qu’avec les dents – plus volontiers tentés cependant par les petites grappes de raisin blanc acide, ou par un autre vieux cépage ; hottes, paniers, seaux en bois, pleins à les faire craquer ! Et à la tombée de la nuit, les gens de la maison et les voisins tous allaient à Oihanalde, les grandes charrettes en gémissant, et les vendangeurs chantant encore, s’envoyant ensemble un dernier trait d’esprit, et mettant en l’air tout ce quartier.

De bonne heure allés à Garramun ou à Zumalakardi , quel travail de Piarres et de son père, là-bas dans la forte pente, pour, avec la grande faux, jeter à terre les fougères rouges, ensuite les mettre en tas, et qu’enfin, Ganix, le deuxième fils, puisse les entasser dans les charrettes amenées jusque là.

Harbi = rave, radis, navet – orga : charrette – hanpatu : enfler - asiki, ausiki :mordre – mukko : grappe – ixkiribota , iskiriot : raisin blanc acide – kharrank : grincement, craquement.