BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Les Ouvriers du Chemin de Fer (3)

Si encore ils n’avaient fait que passer l’eau au crible, mais ils ont semé la haine et la mauvaise obstination entre patrons et ouvriers, et toutes les jalousies pour, qu’entre eux, ils ne puissent plus se voir. Eux même ont allumé la guerre violente parmi ceux qui vivaient en paix.

Combien de députés n’y a-t-il pas qui sont de grands personnages parmi ceux qui ont allumé la guerre entre les ouvriers et les fortunés !

Il n’y a pas deux ans, c’est le ministre BARTHOU qui disait fortement à l’assemblée des députés " Je voudrais savoir qui me dira que les cheminots n’ont pas le droit de se mettre en grève chaque fois que bon leur semble.

Voilà qu’ils s’y sont mis plus tôt que le ministre BARTHOU ne le pensait. Trop tôt apparemment car ce ministre là, en personne, ils l’ont contre eux. Il prétend qu’ils se conduisent mal.

Autrefois, également et encore plus fort du côté des grévistes le Premier ministre BRIAND celui qui acceptait tout, qui les soutenait à grands cris, conseillait, poussait au sabotage des machines et à la lutte à mort contre les patrons…. Maintenant ? Allez ! Demandez-lui ce qu’il en pense ! Les ouvriers le tueraient ! Pourquoi les trahit-il ?

Ceux-là même qui ont semé la guerre voudraient élever la paix. Cela est impossible. Cela naît de ce que vous semez et cela naîtra aussi longtemps que le monde sera monde.

Les ouvriers du chemin de fer étaient-ils ou non dans leur droit pour demander de gagner davantage ? Ça c’est autre chose. Il est sûr que ceux qui gagnent le moins auraient besoin d’un peu plus en fonction de leur qualification. Ceux qui gagnent moins de trois francs demandent pour le moins cinq francs. Puis, à partir de là, davantage à tous les autres. Celui qui veut trop avaler d’un seul coup restera bouche ouverte, et grande ouverte, vide.

Mais allons-y toujours, le travailleur est ici très souvent le moins fautif, les patrons, bien sûr, doivent aussi avoir leurs torts. Mais plus grands et plus vilains que les torts des uns et des autres sont la méchanceté de certains paresseux qui vivent de la guerre qu’ils sèment et qu’ils entretiennent entre les patrons et les ouvriers.