BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Les Ouvriers du Chemin de Fer (2)

Il s’en est fallu de peu, que tout d’un coup, comme par accident, l’abcès ne crève s’étant étendu, d’un jour à l’autre, jusqu’au point de saisir tout le corps.

Les ouvriers du chemin de fer, ensemble, n’ont pas, encore assez bien compris, cette fois ci. Certains étaient pour faire la grève, d’autres non, parce que l’heure ne leur paraissait pas arrivée ; ils pensaient qu’il était préférable de, d’abord, bien en convenir ensemble pour, un peu plus tard, abandonner le travail tous ensemble.

Que s’est-il produit ? Les têtes les plus chaudes se sont de-suite mises " en grève ", les têtes froides poursuivant leur travail ; les indécis– parce que là aussi comme toujours, il y en a qui attendent de voir celui qui sera le plus fort, pour voir quel parti prendre – les indécis sont restés hésitants ; voulant cesser le travail, ne pas le cesser ; sans savoir que faire…

Quant ils se sont rendus compte que les ouvriers allaient perdre la partie, tous les incertains sont restés sans bouger en soignant leur propre travail.

Parmi ceux qui l’avaient cessé aussi, beaucoup sont revenus, tête basse ; que pouvaient-ils faire d’autre ?

Ceux qui se sont obstinés sont là, sans aucun travail, dans l’incertitude du travail qui, à l’avenir sera chaque jour plus difficile à obtenir. Certains sont déjà révoqués, à Bayonne même ils furent prés d’une vingtaine, excepté cinq, ils ont repris les autres. En tout, dans toute la France, qui sait combien resteront révoqués ?

L’ouvrier après qu’il ait perdu son travail est à plaindre ; se sont-ils souvenu de cela, les meneurs qui excitent les malheureux travailleurs ?

Ceux qui n’ont rien à perdre pour eux-mêmes, maintenant que peuvent-ils faire, quels soucis ont-ils vraiment encore de faire quelque-chose pour les travailleurs à qui ils ont fait perdre le pain ?

Les coupables de ces jours ci ne sont pas seulement les têtes brûlées. Autant ou plus qu’eux nous en avons et ils sont criminels, les ministres actuels eux-mêmes et leurs acolytes.

Par de belles paroles ils ont enflé les petites gens, en promettant toujours plus de fromage que de pain. Et après ? Ce que vous savez.