BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Les Ouvriers du Chemin de Fer

Il s’en est fallu de peu ces deux dernières semaines que la France entière ne soit anéantie, comme par un coup de sang, et même encore, il est peu possible de se vanter qu’on est sur le point de vaincre le mal.

Si les veines, et le sang qui coule dans les veines maintiennent la vie de l’homme, de même, à ce jour, la profession, le métier, le manger, le boire, le négoce, les vicissitudes de la nation, bref, la vie est là, dans ces chemins de fer. Ce sont eux qui transportent les gens, nuit et jour, de-ci, de-là, et quelle énorme quantité de gens !

Charrette, carrosse, automobile et bazar, tous le reste, sont très peu de chose, un par un ou tous ensemble, à côté du chemin de fer.

Les travailleurs du chemin de fer, après avoir confronté leur point de vue, selon leur avis, après avoir renoncé au travail, voilà qu’ils ont failli arrêter tous ensemble les utilisateurs du chemin de fer.

Le cœur et les veines s’endormant, tout dort. Spécialement ces deux ou trois jours pendant lesquels il était à craindre qu’il n’y ait plus un train qui bouge vers nulle part, dans un sens ou dans un autre; tous immobilisés s’étant endormis sur place, ce qui a été dIt pour qu’ils s’arrêtent.

Si encore ils avaient dormi ! Au travail s’endormir ! Il n’ y a pas de doute que, voulant autre chose que le sommeil, avant 8 jours, les bras, les dents et les intestins des ouvriers se seraient réveillés. Tous en suivant, nous les aurions vus vite se mettre en route en grognant comme des porcs, pour aller chercher à manger. Et en saisir là où il y en a.

Voulant vivre, celui qui a faim fera tout ce qu’il pourra..

L’ homme qui a le ventre vide, même un par un, même s’il est porté à s’attaquer à n’importe quoi, combien de fois plus le sera-t-il s’ils sont par quelques un de plus, par centaines, par millier, à avoir faim et soif, et à rester inactifs, en s’encourageant les uns les autres pour déclencher la guerre, afin de trouver de quelque part de quoi se mettre à la bouche .

Heureusement, ce que l’on craignait ne s’est pas produit. Sinon le diable emportait le gouvernement et tout le monde. Les arrogances de quelques uns seraient rentrées sous terre très rapidement. Les forfanteries de certains " qui somme nous " autant enflés d’orgueil que leur peau peut contenir , de certains à qui il semble qu’ils sont n’importe quoi parce qu’ils n’auraient pas pu résister plus que la poussière au vent.