BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Qu’est-ce qui a fait l’Espagne? (4)

Et, après tout, que l’un ou l’autre meure, ils savent qu’ils ont vu verser beaucoup de sang. Ah!, mon homme, la vue de ce sang rouge qui gicle en cascade du cou du taureau ou de la cuisse de l’homme, quel doux spectacle pour les yeux.

D'où voulez-vous que la vue du sang effraye les Espagnols. N'ont-ils pas ce bonheur aussi longtemps et aussi souvent qu'ils le veulent !! Que dis-je? Quand leur vient l'envie de saigner quelqu'un, il leur suffit d'ouvrir ce couteau qu'ils ont pris en main. Ennemi ou ami, à celui qui a proféré un mot trop fort, on le lui enfonce par le ventre ou par le dos, enfoncé jusqu'au manche.

C'est agréable de mouiller ses mains dans ce sang chaud, n'est-ce pas ainsi Manuel?

C'était l'hiver dernier Il y avait là, dans ce coin d'Espagne ( j'ai oublié le nom du village) deux hommes, ouvriers ; les deux ensemble unis amis intimes. L'un était tueur de porcs, l'autre son aide, allait de maison en maison, compagnon du tueur. L'un tenant, l'autre tuant, faisant le travail ensemble, mangeant et buvant et dormant ensuite. Bref ils étaient inséparables l'un de l'autre.

Voici qu'un jour ils se fâchent pour bien moins qu'une queue de cochon. Sans laisser le temps de dire ni oui ni non, l'un rentre à l'autre ce grand couteau à tuer le cochon. Vous pouvez me parier que le lendemain il ne pouvait pas savoir pourquoi il avait tué cet homme son ami. Un bon sommeil fait oublier de tels petits évènements... en Espagne.

Ici, en France cela aurait fait un petit vacarme. En Espagne non. C'est pour eux une anecdote, pour les Espagnols voir le sang couler est un spectacle. Tout compte fait, l'homme se fait en voyant et en apprenant.

Oui Bettiri, vous avez raison. L'Espagne, telle qu'elle est, est faite par les courses de taureaux et les toreros. Tant que vous vivrez vous ne direz pas de plus grande vérité que cela. Restez-en là!