BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Salut les lecteurs !

Ayant fait le tour de l’été, voici, de nouveau, parmi vous, le causeur basque, après être resté longtemps éloigné. Je suis venu, ou plutôt arrivé dans le but de me mettre au travail, dans la seule langue que je connaisse, en bas-navarrais, avec l’indulgence des lecteurs.

Les deux mois agréables passés dans notre cher village natal ne sont pas prés d’être oubliés, tellement je suis attaché aux gens de mon village, et pour les fortes racines basques que j’ai dans le cœur.

Dans cette belle paix, des lieux merveilleux, et parmi eux l’occasion de courir du haut en bas des montagnes, par bois et prairies. Vers quelque côté que nos yeux peuvent fixer le regard, partout, nous trouvions une étourdissante beauté. Joie des yeux, bonheur de cœur, allégresse de l’âme.

Au cœur de l’été, dans les régions du Sud, la sècheresse et les terribles chaleurs asséchèrent, et grillèrent, paraît-il tous les coins. A Valcarlos, par contre, les prés jaunirent à peine, mais pas tous ; seulement ceux que le soleil frappait tout le jour. Les autres, presque comme au printemps restaient d’un vert très vif. Il fallait voir les prairies du ravin d’Aitzur.

Et que dire des eaux de là-bas ? Celles de la petite source de la borde de Marie-Martin, que l’on ne peut presque pas garder en bouche par leur fraîcheur, avaient du succès , dans ces chaleurs étouffantes ! Sous cet agréable ombrage, nous nous réunissions au pied des chênes, assoiffés sans rien faire.

Je vous donne ma parole, lecteurs que je me suis bien rassasié de notre chère langue ; toujours conversant, toujours bavardant et parfois apprenant un vieux mot, malheureusement oublié, parce qu’à sa place on utilise un mot étranger.

La chose la plus étonnante est de voir comment, le dimanche, les hommes et les femmes âgés des maisons des hauts quartiers les plus éloignés descendent entendre la première messe, les vieillards, certains de quatre-vingts ans et plus. Et, après, en revenant à la maison, en haut d’une méchante côte, le souffle pénible, en sueur, les pauvres ! Elle vaut quelque chose leur messe !

Si je ne vous ennuie pas, et, si la paresse ne me terrasse pas, de temps en temps mes lignes paraîtront, parce que quelqu’un devra faire ce petit travail, car je remarque que, depuis longtemps, tous les écrivains basques restent complètement silencieux, bouche cousue.

La Voz de Navarra 1933/10/10