BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Le dimanche de Pierre – le lendemain 4

Parce qu’en ce temps là encore, la plupart des douaniers basques et quelques autres aussi fréquentaient l’église, Pierre aperçut donc, le douanier Handia, qu’il avait en face de lui, de l’autre côté, et que Handia le regardait sans cesse, et le surveillait de ses bons yeux noirs. Maintenant, le jeune homme, avec un tremblement dans la voix, était en train de chanter encore plus fort :

"Je vous prie, Mère chérie, ayez pitié de nous,

Car nous avons rendu furieux Dieu votre fils"

Et il lui vient à l’esprit – mon Dieu pardonnez,- que Handia était aussi fâché contre lui aujourd’hui, et qu’Handia écoutait bien mal la messe ce dimanche, et Pierre aussi peut- être.

Il fallait donc absolument faire semblant d’être le plus dur, et d’avoir l’âme la plus blanche et la plus pure. Après avoir attaché les juments par le licol dans le ravin d’Ortzan, les poignets lui faisaient encore mal , tous ses os étaient aussi un peu moulus… Mais il fallait faire semblant, que diable !!

A la sortie de la grand-messe, là justement, un joli joueur de pelote d’Itxassou était, là-même, devant lui, et au milieu d’un groupe d’hommes en train de fumer cigare sur cigare sous les arbres, il lui dit :

- "Aurais-tu deux douros à perdre Pierre ?

– A perdre ? Non !A en gagner deux autres oui !

- Tiens, , comme ces douaniers après avoir manqué le coup dans le ravin d’Ortzan restaient les yeux écarquillés à me regarder, bien que je sois encore rompu, tous deux nous devons défier François et Augustin ,après les vêpres.. Tu es d’accord ?

- Oui garçon, oui. Ne ferons nous pas un chose pareille l’un pour l’autre, dans la détresse ? A tout-à- l’heure donc Pierre, je vais de suite, voir où je rencontrerai François et Augustin…. "

Et, comme convenu, après les vêpres, les quatre étaient là-bas, au fronton, quatre sveltes pilotaris, en pantalons blancs et sandales blanches, et ceintures rouges et bleues.

Derrière, des deux côtés, les gens s’installèrent en nombre, les hommes debout ou assis, un troupe d’enfants malingres – futurs pilotaris – sautant des deux côtés de la place, là devant le fronton, ne pouvant se contenir.