BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Le Dimanche de Pierre – le lendemain 3

Et alors, Pierre arrivait très prestement, sautant avec ses sandales blanches vers le grand champ du bas. Un grand nombre de vanneaux tournoyaient par couple, là-bas dans les champs du bas, leur crête vers l’arrière, comme par orgueil, le dessous des ailes tout blanc au soleil, loin des broussailles, au milieu du champ, ils étaient en train de s’agiter et de sauter comme des enfants, en glapissant, en sifflant, en battant des ailes, sortant ici un vers noir, là même un gros vers de terre très long.

Ils s’envolèrent loin de Pierre, jetant à peine un regard au jeune et agile jeune homme. Chose étrange, ce contrebandier qui connaissait si bien les forêts et les ruisseaux, n’avait aucune estime pour ce gibier, et ceux du village, pour la plupart, pas plus que lui. Quelques rares lièvres à l’occasion de la fête paroissiale, qu’il attrapait au piège, ou que par nécessité il tirait. Quelques bécasses, plus tard, pour M. le Maire ou le secrétaire de Mairie, et c’était tout. Les autres, il les laissait au vieux Michel ; et en mars et en octobre quand les nuées de palombes arrivaient au sommet d’Olaso, il s’arrêtait à peine de travailler pour jeter un coup d’œil vers elles et remarquer que sur les hauteurs de Goix-Bide, les oisifs du village ou seulement quelques chasseurs enragés leur adressaient des tirs nourris.

Une fois arrivé au village, ayant acheté au bout de la rue son tabac de la semaine, alors même qu’il entrait dans l’église, la messe commença. Ayant accroché son béret à un grand clou au mur, il alla dans les tribunes, s’agenouiller à sa place de toujours, faire une salutation à Dieu, puis à ses compagnons de gauche et de droite, et, le chapelet à la main, il recommença la petite prière qu’il avait faite le matin et, cette fois ci, il la termina.

Maintenant il pouvait chanter, et tranquillement, avec ses jeunes camarades.. Et aussi il chantait, et tous aussi chantaient, à tue-tête, de bas en haut. Au point de faire clignoter ,ici et là, les lumières de l’autel.

Quand M. le Curé finit son prêche, Pierre, même s’il ne bougea pas une veine de son visage, remarqua quelque chose avec une grande frayeur.