BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Dans le ruisseau d’Ortzanko 6

A t’il toujours le grand derrière ?Voici déjà la cabane de Mendiburu… Dans un virage et sans s’arrêter du tout, il regarde derrière…il ne voit que des ténèbres. Les chevaux l’emportent à la traîne pendant cent mètres encore, mais après, crevés eux aussi, et la charge de Pierre à l’arrière étant devenue trop lourde, ils s’arrêtent d’un coup, secoués de tremblements. Alors Pierre les flatte doucement de la main ; et après, l’oreille à terre , il s’allonge sur les pâturages de la lande, ne devinera-t-il rien du pas d ce l’homme ? Non ! Le grand, a probablement renoncé à la poursuite, quelque part là-bas, dans ce bas-fonds là. … S’étant assis alors, un instant l’homme jeune et vigoureux se repose. A bout de souffle, ses poumons se gonflent et se dégonflent , comme s’ils voulaient lui éclater.

- Ah, ma gourde ! Ah la tranche de jambon donnée par ma bonne mère. Mais jambon et gourde, tu as tout semé là-bas, tout juste. Dans le ruisseau d’Ortzans !

Même pas une heure après, à la Chapelle d’Ortzans, se traînant à moitié, boitant à moitié, à la queue leu leu , on pouvait voir vingt deux hommes et vingt pottoks, arriver péniblement, l’un derrière l’autre..

Jean Baptiste allait de long en large, l’ œil perçant, et, crevés, tous les autres, le regardaient, ils restaient à moitié allongés, autour du mur de la vieille chapelle. Il valait mieux laisser le capitaine Jean-Baptiste avec ses soucis…

Jean-Baptiste se plaça sur large dalle de pierre que l’on voit tout au fond de la vieille église, et il dit à ses compagnons :

- Nous sommes maintenant tous là je pense ? 22 hommes, 20 pottoks par contre sur 22. Nous pourrions en sortir encore plus endommagés. Qui peut nous avoir trahis ? Il est mieux pour lui que nous ne le sachions pas. Mais Dieu le sait et cela suffit. Pierre et François nous donneront une bouchée, là, dans le bas d’Ortsans, debout, et après, sans plus moisir ici, et avant que les douaniers ne reviennent jusqu’ici, nous nous remettrons en route, et, sans lumière, nous arriverons à Bayonne .

Et, comme dit, le lendemain matin, à la pointe du jour, sans plus d’ennuis, tous étaient arrivés à Bayonne.