BASQUE-FRANÇAIS



             traduction

            







Dans le ruisseau d’Ortzanko 5

Soudain, essoufflés, à vingt pas l’un de l’autre, venant précipitamment, sortent vers eux Francis et Jean, les vigiles-éclaireurs.

-" Les douaniers ! Ils arrivent là- même, ayant obliqué du secteur de Motxo vers ici "

Et , sur ce, un cri vient de devant " Halte –là " . Et après, un coup de feu…Le grand et celui d’Itxassou sont là devant ! Un autre cri et un autre coup de feu, là-bas derrière…Les douaniers de Xilarren, arrivent eux aussi, s’étant jusqu’alors cachés par ruse.

-" Par le visage du diable ! Nous sommes dénoncés. Soyez fermes maintenant les garçons, et faites tout ce que je vous ai dit "

Pierre le grand est la, à dix pas , arrivé avec ses immenses jambes, en sautant. celui d’Itxassou un peu derrière, en courant lui aussi. Pierre, jamais jusqu’alors n’a laissé de pottoks au plus audacieux des douaniers…. Aussitôt, à voix basse, étouffée, il dit à son compagnon :

" Tu y es là ? frappe très fort ton pottok, et allez les deux, à droite , toujours à droite. "

Et, le grand, avec ses bras démesurés , l’homme ou le pottok, lorsqu’ il est sur le point d’attraper quelque chose, homme ou pottok, d’un bond les hommes et les pottoks lui échappent , les pottoks poussant un irrintzina, et les hommes comme fous. Pendant tout un quart d’heure, les trois hommes vont d’ajonc en ajoncs, de butte en butte, en fureur, et groupés. C’est tout juste si l’opiniâtreté du douanier n’agrippe pas celui de Sare. Mais non. Le contrebandier fait le saut de côté assez tôt ; et maintenant, le douanier toujours à ses trousses, Pierre va comme une éclair, ses deux pottoks devenus fous l’emportent en l’air, comme ils pourraient emporter un enfant. Il est moulu, crevé. Nue-tête, les pantalons déchirés, il va toujours, comme celui qui va se pendre à la branche d’un arbre, attaché par ses griffes au licol…